Léa Bouttier – HOW YOU MOVE ME

HOW YOU MOVE ME

À travers la sculpture, la performance et la vidéo, Léa Bouttier mène une réflexion globale autour de l’usage des formes et du langage. De Robert Filliou à Franz West, en passant par Paul Cox, elle s’inscrit dans un héritage où l’artiste facétieux pose la question d’un échange heureux avec le spectateur. À la manière de la Verbs list de Richard Serra, Léa Bouttier a entamé pour l’exposition How you move me une liste d’actions liées aux gestes. Rouler, jeter, saisir, pivoter ou encore renverser, sont autant de manipulations qui nous permettent d’appréhender physiquement des objets. Cette recherche qu’elle opère lui permet de s’interroger sur la manière dont une forme engendre un mouvement. Ainsi à KOMMET, l’artiste tente de sonder le pouvoir des formes par le geste sculptural.

Choisi pour son caractère polysémique, le titre donné à cette exposition est tiré du refrain de la chanson Moving de Kate Bush. En effet, comprenons ce titre comme « la manière avec laquelle tu me fais bouger » mais pouvant être aussi traduit en français par « la façon dont tu m’émeus ». Ce double sens du verbe move en anglais, nous plonge dans une approche sensible et poétique de l’exposition. Avec sa pièce Rouler, saisir, compléter et poursuivre, l’artiste bouleverse notre rapport à l’œuvre car ici, ce sont les gestes qui enclenchent et matérialisent cette installation. Les visiteurs sont ainsi sollicités à faire usage de la sculpture en la manipulant et en l’expérimentant. À nouveau, Léa Bouttier joue avec les formes mais aussi avec les mots. En effet, le terme usage ayant lui aussi un double sens. Il peut être interprété comme l’acte d’utiliser quelque chose ou encore de pouvoir user cette chose, jusqu’à peut-être considérer qu’un objet, par son usage, va inévitablement se détériorer par le temps.

Dans ce dispositif sculptural, une série d’objets, semblables à des billes ou encore des toupies, sont agencés sur un plateau à différents niveaux. Léa Bouttier invite les visiteurs à pleinement les actionner à partir de gestes simples. La place de ces objets est loin d’être figée, tant ils sont amenés à être déplacés, jetés ou encore lancés pendant toute la durée de l’exposition. Ces derniers se retrouvent alors libres de se nicher ou même de se mouvoir dans les tourbillons, cavités et pentes douces de l’œuvre. Ces formes familières, que l’on retrouve dans un grand nombre de jeux d’adresse, permettent le développement de la coordination du geste et du mouvement par l’observation et la mentalisation du plateau et donc de l’espace. Ces formes deviennent les supports de l’expérimentation, des outils, des sortes de catalyseurs de l’œuvre.

Léa Bouttier puise son inspiration dans l’univers du flipper mais aussi dans les foires ambulantes où l’on continue à jouer notamment au passe-trappe, au jeu de bagatelle ou encore au billard japonais. Nous connaissons tous l’objectif de tels jeux, consistant la plupart du temps à tenter de positionner un objet à un endroit précis. Dans ce texte, les règles et les mécaniques ne seront pas dévoilées car à première vue, certaines seront comprises immédiatement tant elles nous sembleront familières. Pour certaines formes, les visiteurs se retrouveront dans l’obligation de développer de nouvelles ressources et d’inventer de nouvelles règles de jeux. L’œuvre suscite une initiative dont les effets sont imprévisibles. Cette installation n’induit pas seulement une simple réception sensible et passive du visiteur, mais celle d’une mise en situation d’activation de la pièce, seul•e ou à plusieurs. Léa Bouttier ouvre ainsi l’espace de l’œuvre et propose aux visiteurs-joueurs une manière différente d’appréhender la sculpture

Commissaire d’exposition Émilie d’Ornano

Née en 1993 à Montreuil-sous-bois, Léa Bouttier vit et travaille à Lyon. Elle est diplômée de l’ESAD Saint-Étienne, mention espace en 2017. Elle a notamment exposé aux Forces Motrices à l’ESADSE, à la biennale off de Saint-Étienne dans le cadre d’un projet collectif, ainsi qu’en 2017 la Cité du Design pour l’exposition des diplômés. En 2019, elle expose à la Serre à Saint-Étienne pour son premier solo show. Depuis 2017, Léa Bouttier est résidente aux ateliers du Grand Large à Décines-Charpieu (réseau ADÉRA).

Léa Bouttier, vue d’exposition How you move me
Crédit photo : Léa Bouttier
Léa Bouttier, vue d’exposition How you move me
Crédit photo : Léa Bouttier
Léa Bouttier, vue d’exposition How you move me
Crédit photo : Léa Bouttier
Léa Bouttier, vue d’exposition How you move me
Crédit photo : Léa Bouttier

Damien Fragnon – UN MIRAGE IRISÉ

UN MIRAGE IRISÉ

Damien Fragnon exerce une pratique de la sculpture et de l’installation et crée ainsi des environnements narratifs dans les espaces où il expose. Il mène une réflexion sur le monde et s’interroge sur la relation humain-nature. Ses recherches procèdent systématiquement d’un triple geste : l’observation, l’expérimentation puis la disparition. Ce n’est donc pas sans rappeler la nature qui agit elle-même par processus. Tantôt explorateur, il utilise essentiellement des matériaux qu’il collecte autour de lui, comme des pierres, des branchages, ou encore des bouteilles en verre. Travaillant par polarité, il confronte des éléments qui mêlent état naturel et intervention humaine. Tantôt scientifique, Damien Fragnon s’adonne également à la rédaction de protocoles afin de pouvoir comparer ou faire évoluer ses résultats. Il y retranscrit méthodiquement les expérimentations opérées sur la matière. En effet, les éléments qu’il sélectionne subissent les traces du temps et les intempéries. Abandonnés pendant une période définie, par exemple au détour d’une forêt, ou l’érosion naturelle d’une corde volontairement recouverte de sel.

L’exposition Un mirage irisé, dont le nom évoque un phénomène illusoire dû aux réfractions lumineuses, s’est attachée à rendre possible l’existence d’un « solo show confiné ». Cette dernière a été conçue pendant la période de confinement. Installée et pensée pour être visible de l’extérieur de KOMMET mais aussi déclinée en ligne. Pendant toute la durée de l’exposition, Damien Fragnon invite conjointement une communauté d’artistes plasticiens, musiciens, théoriciens, agronomes ou encore architectes, à s’enregistrer et à intervenir en ligne sur la démarche de l’artiste vue par le prisme de leurs activités respectives. 

Confiné dans l’Hérault, Damien Fragnon a dû s’adapter à la situation actuelle liée à l’épidémie de Covid-19 pour produire cette nouvelle installation. Qu’ils soient naturels ou manufacturés, son économie de travail reste inchangée : utiliser au maximum des éléments trouvés sur place pour l’élaboration de ses pièces. Pour cette exposition, les matières dont il s’empare lui permettent de créer une installation composite. La rigueur du cuivre, du marbre du plastique ou encore du verre rencontrent la fragilité de la nature, dans un équilibre incertain. Quelques éléments troublent néanmoins notre perception car une ambivalence plane sur le caractère naturel de certaines interventions. Par exemple, un morceau de bois semble avoir été rongé par des insectes et l’on se demande à juste titre si ce n’est pas l’artiste lui-même qui aurait sculpté ou façonné une partie de la matière.

Notons aussi l’importance de la temporalité dans sa pratique, qui se retrouve ici exacerbée par la crise sanitaire. Notre quotidien étant de facto rythmé par les annonces gouvernementales et par l’évolution de l’épidémie. L’artiste tente subtilement de nous plonger dans des environnements qui nous semblent familiers. Par exemple, l’activation automatique de néons colorés, lorsque la nuit commence à tomber, simule des couchers de soleil ou des lumières bleutées qui rappellent les éclairages de lieux industriels. 

Cette installation tentaculaire permet à Damien Fragnon des variations infinies. À KOMMET, elle semble figée mais en vérité cette dernière continue d’évoluer de manière autonome, sans la nécessité d’une quelconque intervention humaine. Pendant toute la durée de ce solo show, ces micro-organismes en suspension sont donc voués à muter, à s’adapter et à se transformer. Ainsi, le geste de l’artiste disparaît et la nature reprend peu à peu ses droits sur un environnement transformé par la main de l’homme. À l’ère de l’Anthropocène, on considère que l’humanité est un catalyseur de mutations et de certains processus tels que le réchauffement climatique ou encore la disparition progressive de la biodiversité. Un mirage irisé invite les visiteurs à se placer comme spectateurs et à se questionner sur ces enjeux et problématiques de notre propre survie. Damien Fragnon sonde avec poésie notre perception et notre rapport à la nature en créant ici ce qu’il nomme des « lianes urbaines ».

Commissaire d’exposition Émilie d’Ornano

Né en 1987, Damien Fragnon vit et travaille entre Lyon et Sète.

Il est diplômé de l’École supérieure d’art Annecy Alpes (ESAAA) en 2015 et rejoint la même année les Ateliers du Grand Large (réseau ADERA) à Décines-Charpieu jusqu’en 2018. Il part en 2019 en résidence en Thaïlande avec l’institut Français et l’ambassade de France et participera cette année aux Galeries Nomades, porté par l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne.

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En lien avec l’exposition, Damien Fragnon a invité une communauté d’artistes plasticiens, musiciens, théoriciens, agronomes ou encore architectes, à s’enregistrer et à intervenir en ligne sur la démarche de l’artiste vue par le prisme de leurs activités respectives. Ces enregistrements ont été dévoilés pendant toute la durée de l’exposition via le lecteur soundclound ci-dessous :

 
Damien Fragnon, vue d’exposition Un mirage irisé
Crédit photo : Amélie Berrodier
Damien Fragnon, vue d’exposition Un mirage irisé
Crédit photo : Amélie Berrodier
Damien Fragnon, vue d’exposition Un mirage irisé
Crédit photo : Amélie Berrodier
Damien Fragnon, exposition Un mirage irisé
Détail La glycine aux reflets bleus et oranges
Crédit photo : Amélie Berrodier
Damien Fragnon, vue d’exposition Un mirage irisé
Crédit photo : Amélie Berrodier

Sélection d’artistes émergents pendant le confinement

En cette période inédite de confinement, KOMMET a eu la volonté de continuer à diffuser et à promouvoir les artistes émergents. Sur la base d’un appel à projet, le lieu a invité les artistes à être présents dans ses « murs virtuels ». Les artistes sélectionnés ont bénéficié d’une mise en avant sur Instagram, Facebook ainsi que sur le site internet du lieu.

Il est essentiel que les artistes, n’ayant plus d’espace physique pour exposer pendant le confinement, puissent continuer à être visibles. Ainsi et malgré l’isolement que nous avons rencontré, KOMMET a souhaité permettre et faciliter une diffusion en ligne de la création contemporaine émergente.

KOMMET tient tout particulièrement à remercier les 352 artistes qui ont candidaté tout au long de cet appel à projet.

Découvrez les artistes sélectionnés :

NAOMI HEINRICH

Née en 1991, vit et travaille à Montpellier

Naomi Heinrich obtient en 2018 son DNSEP à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (Esba-MoCo). Elle expose son travail en France, comme à Montpellier ou à Paris récemment, mais aussi à l’étranger, comme à Belgrade ou Plymouth.

Élaborant des installations qui font communiquer la photographie, la vidéo, l’image 3D, la sculpture et l’espace, Naomi tente de nous faire percevoir ces entités différemment qu’en tant qu’objets autonomes. Elle place le spectateur au milieu de paysages hybrides, à la fois réels et virtuels, qui évoquent le mirage. Elle questionne alors notre situation en tant qu’individus circulant au sein d’ « environnement-images » qui oscillent entre construction et destruction, entre chantier et ruine, entre réalité et virtualité, et par cet entre-deux elle cherche à faire disparaitre une certaine notion du temps.

www.naomiheinrich.com

Naomi Heinrich, Fontaine Solaire 400w, 2020.
Installation multi-matériaux, dimensions variables.
Vue de l’exposition Portail au DOC à Paris, 2020.
Crédit photo : Lucas Hadjam
Naomi Heinrich, More Light at Night, 2019.
Installation vidéo : impression photo sur bâche, vidéo 3D,
multi-matériaux, dimensions variables.
Vue de l’installation pour la Biennale Jeune Création
Mulhouse 019, Mulhouse, 2019.
Crédit photo : Naomi Heinrich
Naomi Heinrich, More Light at Night, 2019.
Installation vidéo : impression photo sur bâche, vidéo 3D,
multi-matériaux, dimensions variables.
Vue de l’installation pour la Biennale Jeune Création
Mulhouse 019, Mulhouse, 2019.
Crédit photo : Naomi Heinrich
Naomi Heinrich, The Death Of Summer, 2017.
Installation vidéo, multi-matériaux, dimensions variables.
Crédit photo : Naomi Heinrich
Naomi Heinrich, Prototype/MES #2, 2019.
Image numérique, rendu 3D.

SOLANNE BERNARD

Née en 1991, vit et travaille à Londres

J’ai commencé les études à ENSAV la Cambre à Bruxelles avant d’obtenir mon Bachelor aux Beaux Arts d’Edimbourg en 2015. Après avoir travaillé et exposé entre Paris et Bruxelles, je suis maintenant en train de finir ma deuxième année de Master en Sculpture au Royal College of Art. Je passe mon diplôme cet été.

Je tente d’évoquer dans mon travail le glissement entre le monde vivant et le monde non-vivant, ainsi que les contradictions et les complexités qui existent dans cette perméabilité.  J’explore comment redéfinir notre stabilité apparente au sein de ces deux mondes, et quel rôle la fluidité et l’entrelacement des choses ont dans la construction d’un sentiment de malaise et forment un moyen de concevoir le désir, la violence et l’entropie.

www.solannebernard.com

Solanne Bernard, I want to be a Jellyfish, 2019.
Tentacules Aloe Vera en céramique crue, sein en céramique, vidéo avec gelée et jaunes d’oeufs, 50” screen, sculptures approx 50 x 20 x 15 cm
Crédit photo Solanne Bernard
Solanne Bernard, I want to be a Jellyfish, 2019.
Tentacules Aloe Vera en céramique crue, sein en céramique, vidéo avec gelée et jaunes d’oeufs, 50” screen, sculptures approx 50 x 20 x 15 cm
Crédit photo : Solanne Bernard
Solanne Bernard, A Softer Blistering, 2019.
Structure en métal, ballons en latex, céramiques crues, approx 200 x 60 cm
Crédit photo : Solanne Bernard
Solanne Bernard, Show Me You(r) Care, 2019.
Litchis déformés et imprimés en 3D céramiques crues, structure en métal, mur peint la couleur d’un pixel du téton de l’artiste, approx 170 x 35 x 45 cm
Crédit photo : Solanne Bernard
Solanne Bernard, Léching, 2020.
Limaces en silicone, vidéo d’une langue qui tremble, 50” screen, slugs are about 20 cm long
Crédit photo : Solanne Bernard

JONATHAN BRÉCHIGNAC

Né en 1985, vit et travaille à Paris

Jonathan Bréchignac est né en Provence, vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École de Recherche Graphique ERG (Bruxelles).

Algues bioluminescentes, scarabées irisés, réfractions lumineuses, pierres mouvantes, le travail de Jonathan Bréchignac prend comme point de départ ces phénomènes naturels qui malgré les explications scientifiques gardent un pouvoir de fascination intact. Sa pratique interdisciplinaire mêle sculpture, installation et peinture. L’exploration de la matière occupe une place importante dans ses travaux qui empruntent des codes et des protocoles issus de la science (collecte d’échantillons, expériences et matériel de laboratoire…). En recréant du «vivant» à partir de matériaux synthétiques mis en scène à l’aide de nouvelles technologies, Jonathan Bréchignac crée une poétique de la fascination : Il questionne la limite entre artificiel et naturel ainsi que le rapport de notre époque au vivant. Dans son travail, l’invocation de mythes populaires, théories scientifiques et ésotériques trouble les frontières entre fiction et réel. Il pointe les limites de notre capacité à comprendre le monde dévoilant ainsi les processus par lesquels la croyance émerge.

www.jonathanbrechignac.fr

Jonathan Bréchignac, LA CAVERNE, STALAGMITES,2019
Resin casts, leds, silicone, loose fill. Installation – 150 x 150 x 45 cm
This work is part of the project La Cavern
Jonathan Bréchignac,
LEFT : LA CAVERNE, UNTITLED (artefacts), 2019.
90 x 75 x 10 cm
Resin casts, print on mounted paper, wooden structure
RIGHT : LA CAVERNE, ANCIENT VENUS, 2019.
90 x 65 x 10 cm
Resin casts, acrylic, wooden structure
These works are part of the project La Cavern
Jonathan Bréchignac, ALIEN ROCKS, 2018-2019.
Silicone, polyurethane foam, resin, jesmonite, plastic, pigments.
Variable dimensions
Jonathan Bréchignac, SVALBARD PETRI DANS LES CALANQUES, 2019.
Petri boxes, fragments (vegetal, mineral and animal), resin, leds.
Presentation in the calanque of Callelongue at the top south point of Marseille, a place where some of the natural fragments are taken from
Jonathan Bréchignac, SO FAR SO GOOD, 2019.
Polyurethane foam, plaster, paint, silicone, cap, embroidery, iron, ipod and original soundtrack.
35 x 28 x 23 cm

CYPRIEN DESREZ

Né en 1993, vit et travaille à Caen

Cyprien Desrez, né à Lisieux, Normandie, FRANCE. Habite au 5ème étage, et travaille à Caen. Mère infirmière libérale, et père palefrenier. Étudiant retraité, diplômé d’un DNSEP 2018 à l’ÉSAM Caen/Cherbourg.

“, trop cliché, j’aime voyager. vroum vroum. En auto-stop ou depuis ma chambre, depuis internet, depuis les supermarchés. J’aime découvrir les territoires et saisir (en partie) comment est-ce qu’ils peuvent se définir. J’aime jouer au colporteur, celui qui se déplace (spatialement ou virtuellement), qui recueille des informations (images, mots, langues, gestes) liées à des identités culturelles pour les traduire ensuite plus ou moins plastiquement.

J’aime voir comment le camembert peut être une forme d’étendard normand. Ou imaginer le Ketchup comme un ambassadeur étasunien de table qui vient côtoyer les repas du monde, Le bouledogue anglais comme une forme de potentielle cartes postales anglaises ambulantes.

J’essaie de donner forme à ces réflexions en proposant des sculptures, peintures, événements, installations, écrits et dessins.

Esthétique internet souvent, qualité communale parfois, formes riches autant que possible. Formes généreuses, intelligentes (qui met en relation les idées) et souriables. Surtout souriables !”

www.cypriendesrez.wixsite.com/cypriendesrez

Cyprien Desrez, Bergers allemands png, papier mâché, 2019
60 x 60 x 10 cm et 90 x 60 x 10 cm
Cyprien Desrez, Bouledogue anglais, épagneul tibétain, berger allemand, toy terrier russe, akita américain, bouledogue français, Médium, peinture à l’huile, vernis, 2018.
Environ 70×100 cm chacun.

Cyprien Desrez, Bretzel png, aquarelle, A6, 2019

Cyprien Desrez, Bretzel png, Papier-maché, acrylique, 2020.
Environ 60 x 90 x 18 cm.
Cyprien Desrez, Barn usa, Cartons peints, Installation, 2019.
À l’occasion d’une résidence en milieu scolaire avec le FRAC Normandie Caen.

TRISTAN-PAUL GUEPIN

Né en 1992, vit et travaille à Marseille

Après une formation à l’école des Beaux Arts de Clermont-Ferrand (ESCAM), Tristan-Paul Guepin s’est installé à Marseille où il fondé, il y a maintenant un peu plus d’un an, un espace de création et de diffusion de la création contemporaine : L’atelier VÉ.

Le carnaval de Tristan-Paul est un mouvement perpétuel, une série de rebonds imprévisibles; son énergie radicale échappe a tout pragmatisme. En tant qu’archipel visuel, son oeuvre généreuse et protéiforme interroge et plonge le visiteur dans une épopée au rythme du Monde lui-même.
En 2019, ses recherches se concentrent sur l’idée de complexité. Engagées sous le prisme de questionnement civilisationnels et archéologiques, sa pratique prend une trajectoire nouvelle. C’est alors par le moulage, qu’il empreinte et assemble des fragments issus de ruines comme pour dresser le bilan de nos activités humaines ou pour synchroniser les diverses strates du temps. Dans une époque d’urgence sociale, économique et écologique, ses installations de plâtre dégagent une certaine mollesse et témoigne d’un goût prononcé pour la souplesse, la flexibilité et la rondeur. La fluidité de la matière devient alors un outil pour penser ou repenser le mouvement et la modernité qui l’engage. Les dernières œuvres de l’artiste dégagent alors une forme de douce résistance, un désir profond de réenchantement du Monde et de renouvellement de la pensée.

https://tristanpaulguepin.wordpress.com/

Tristan-Paul Guepin, Chacun sa gamelle, 2016
bronze patiné, barquette alimentaire
25x15x15 cm
Tristan-Paul Guepin, On l’a quand même conservé, 2019
plâtre, plastique, bois
216x88x59 cm
Tristan-Paul Guepin, Traduttore, traditore e in vino veritas, 2019
quatre brèves et cinquante miniatures pleines d’amour
Tristan-Paul Guepin, À plusieurs, l’étrangeté ne pouvait nous filer entre les doigts (soft column #2), 2019 
mousse PU, plâtre, encre de Chine, patines
215x40x50 cm
Tristan-Paul Guepin, φτυάρι, 2016
bronze patiné
42x9x3,5 cm

HILARY GALBREAITH

Née en 1989, vit et travaille à Rennes

Hilary Galbreaith est diplômée de L’École Supérieure d’Art Annecy Alpes en 2017. En 2017-2018 elle est lauréate du programme GENERATOR de 40mcube, et en 2019 de la résidence Cripta747 à Turin. Parmi ses expositions récentes figurent Jeune Création 69, La Fondation Fiminco, Romainville (2020) ; Cripta747 Residency Program Open Studio, Cripta747, Turin (2019) ; The Garden, Plus Dede, Berlin (2019) ;  Bug Eyes, In extenso, Clermont-Ferrand (2019), Cellar Door, Galerie Arondit, Paris (2018), et Post-pop, Galerie Art et Essaie, Rennes (2018).

Plutôt que de transformer l’écologie en sujet artistique, il faudrait commencer par l’appliquer à l’échelle des modes de production, du transport et du stockage des œuvres. Cette économie de moyens établit la condition esthétique do-it-yourself du travail de Hilary Galbreaith, proche du cinéma primitif et du fanzine. Issue d’une famille californienne de militaires, passionnés de science et technologie, elle s’intéresse à la capacité de la science-fiction à construire des hypothèses qui transforment notre rapport aux espèces, au non humain, au corps ou au langage. Dans la vidéo « The Garden », elle met en scène un concours de télé-réalité avec des humains transformés en insectes. Leur désir d’un « retour à la nature » pour former des communautés anarchistes se trouve finalement contrôlé par les valeurs de la classe moyenne. Pourtant, si pour l’artiste le « jardin » symbolise la culture du faux, cela lui permettra de dépasser l’opposition nature/culture et d’identifier un réel besoin pour un mode de vie post-capitaliste et décroissant. Plutôt que le cynisme, l’artiste place le désordre et le grotesque carnavalesque à l’intérieur des contradictions d’un monde techno-bureaucratique. Qu’il s’agisse de prothèses qui contrôlent les odeurs, d’un jeu sexuel de réalité virtuelle qui devient sadique ou d’entreprises qui agissent comme des oeuvres conceptuelles (« Golden Hole »), de deux sorcières plongées dans un univers mutant où le design scandinave devient l’esthétique de l’horreur (« LifeHack2 ») ou d’une web-série publiée par l’artiste sur Instagram inspirée d’un film féministe underground qui met à mal le phallocentrisme d’humains-saucisses (« Sausageland »), le travail de Hilary Galbreaith fait l’autopsie des systèmes de pouvoir biopolitiques.
Pedro Morais, 2020

www.hilarygalbreaith.net

Hilary Galbreaith, Parade, installation vidéo et performance, Jeune Création 69, Fondation Fiminco, 2020. Matériaux et dimensions variables. Production : Jeune Création et Cripta747.
Crédit photo : Mélodie Gerard
Hilary Galbreaith, Parade, installation vidéo et performance, Cripta747 Residency Program Open Studio 2019, Cripta747, 2019. Matériaux et dimensions variables. Performeurs : Hilary Galbreaith et Pietra Tonale. Production : Cripta747 Residency Program.
Crédit photo :  Chiara Lombardi
Hilary Galbreaith, Parade, vidéo, 19 minutes. 2019. Production : Cripta747 Residency Program. 
Hilary Galbreaith, Bug Eyes, installation vidéo, In Extenso, 2019. Vidéo, télévision, tissu, bois récupéré, diffuseur d’huiles essentiels, fil, gélatines, peinture verte. Production : In Extenso.
Crédit photo : Michael Collet
Hilary Galbreaith, The Garden, installation vidéo, PlusDeDe, 2019. Vidéo, télévision, tissu, bois récupéré, diffuseur d’huiles essentiels, fil, gélatines. Production : PlusDeDe et In Extenso. Crédit photo : Wibke Lange

OPALE MIRMAN

Née en 1995, vit et travaille à Marseille

Opale Mirman est diplômée d’un DNSEP obtenu à l’École des Beaux-Arts de Nantes en 2019. C’est au sein du collectif Poils et le Gants qu’elle a co-créé un premier spectacle en 2017 et une série de performances montrée au TU-Nantes. La SuperGalerie l’invite en 2019 pour sa première exposition solo. Elle a récemment intégré l’atelier Vé à Marseille.

Dans son travail, Opale Mirman s’intéresse à la représentation du genre, de la féminité, de la sexualité, de l’amour, au sein de rituels, traditions et folklores d’origines diverses. Ces rituels sont le point de départ d’un processus de recherche tant anthropologique que plastique qui donnent lieu à la création d’objets, de peintures, d’installations et de performances. Elle se réapproprie des us et coutumes et propose un univers plastique et performatif tragi-comique. Sa pratique artistique investie autant l’espace d’exposition que la scène.

www.opalemirman.com

Opale Mirman, Naïades, ou les 3 cruches, performance et installation, 2019.
Performeuse : Lou Chenivesse. Bois, céramique, latex, carrelage, eau. (300cmx250cmx90cm). Crédit photo : Opale Mirman
Opale Mirman, Naïades, ou les 3 cruches, performance et installation, 2019.
Performeuse : Lou Chenivesse. Bois, céramique, latex, carrelage, eau. (300cmx250cmx90cm). Crédit photo : Opale Mirman
Opale Mirman, Lorelei (je n’ai pas la vertu des femmes de marins), performance et installation, 2019.
Performeuse : Opale Mirman. Bois, argile, peinture, tissu, perruque (170x105x65cm / 100x45cm).
Crédit photo : Pauline Carrouée & Opale Mirman
Opale Mirman, Lorelei (je n’ai pas la vertu des femmes de marins), performance et installation, 2019.
Performeuse : Opale Mirman. Bois, argile, peinture, tissu, perruque (170x105x65cm / 100x45cm).
Crédit photo : Pauline Carrouée & Opale Mirman
Opale Mirman, Vue d’ensemble de : Naïades ou les 3 cruches, 2019. Performance/Installation. Performeuse : Lou Chenivesse. Bois, céramique, latex, carrelage, eau. (300cmx250cmx90cm). Crédit photo Opale Mirman
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Mariée dans l’année, 2019. Performance/Installation, 2019. 15min, bois, peinture, paillettes (150x50cm X2 / 45x4cm X22). Crédit photo Mai Tran