LOUISE PORTE

Née en 1993, vit et travaille entre Paris et Lyon

Louise Porte obtient son DNSEP en 2016 à l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole. Sa pratique se situe entre les arts visuels et vivants. Ses recherches d’installations, axées autour de narrations quotidiennement fictives, nourrissent ses travaux chorégraphiques, et inversement.

Capturer les images comme des instants scéniques, des installations urbaines, des actes en attente. Inspirée des arts vivants, ma pratique est référencée à une plasticité de la scène, jouée par le corps du public. Je m’intéresse à la notion d’entre acte, qui évoque à la fois l’entracte, ce moment entre deux, une préoccupation autour de l’attente du «show», une latence activée, un temps suspendu. Une scène hors scène.

www.louiseporte.wixsite.com/louiseporte

Louise Porte, Juste une illusion , 2019, une exposition en deux actes à home alonE, Clermont-Ferrand
Louise Porte, Juste une illusion , 2018, Vidéo couleur, 6’00, capture d’écran, Interprètes : Melissa Gauthier, Adriana Huguet, Alizée Jean, Louise Porte
Cours de danse pour boîte de nuit ou comment danser en discothèque, 2017-2019, performance de Louise Porte et Leslie Pranal. Vue de la performance jouée au 1 rue Saint Joseph, Clermont-Ferrand, octobre 2018. Sur une invitation de Sophie Lapalu et In Extenso, centre d’art contemporain. Crédit photo: Michael Collet
Lien teaser : https://vimeo.com/205026957
Louise Porte, Monday Morning, 2020, une image, en attente d’exister spatialement.
Louise Porte, Boogie, be good, bigoudis, 2018-2020, photographie argentique numérisée,
impression jet d’encre sur papier epson hot press bright, 60x40cm

LANA DUVAL

Née en 1991, vit et travaille à Toulouse

Lana Duval est diplômée d’un DNSEP obtenu en 2015 à l’École Supérieure d’Art des Pyrénées. Son travail a été présenté à de nombreuses reprises à Toulouse, Paris, Bordeaux et plus récemment à Montpellier. En 2019 elle a été lauréate du dispositif Post_Production accompagnant les jeunes diplômés des écoles d’arts d’Occitanie. Scrollée, zappée, l’image défile.
Consommée sans attention portée, l’image souffre.
Les «images-mirages» de Lana Duval sont travaillées à partir de différentes sources : images virales sur les réseaux sociaux, images tirées d’article de presse ou empruntées à des plans cinématographiques. L’artiste prélève, reconstruit, assemble ces images de masses presque fanées afin de les ré-enchanter pour en proposer un récit fictionnel.
Elle nous invite à prendre le temps de se laisser aller à la fiction, sans craindre ni l’interprétation subjective, ni les glissements incontrôlés de notre imaginaire.

www.lanaduval.com

Lana Duval, Derrière le satin blanc, impression textile, spot lumineux, 280 x 200 cm, vue de l’exposition “Jardins avec vue sur Péplum”, Maison Bourbon, Bordeaux, 2019 © Dylan Legrand
Lana Duval, Piraterie émotionnelle, vidéos 4 min , 2019, vue de l’exposition Saga,
sur invitation du collectif La Carosserie, Paris, 2019. © Ayka Lux
Lana Duval,Jardin sans soif, impression textile, 270 x 180cm, installation le BBB centre d’art, 2020
Lana Duval, Éteignons l’incendie, rallumons les étoiles, 180 x 360 cm, impression lenticulaire sur dibond, 2019, Frac Occitanie Montpellier, Photo Pierre Schwartz © Adagp, Paris 2020


AuchKatzStudio

Nés en 1993, vivent et travaillent à Lyon

AuchKatzStudio est un duo d’artistes composé d’Elsa Belbacha-Lardy diplômée de la Villa Arson en Juin 2019 à Nice et de Thomas Thibout étudiant en 5ème année design d’espace à l’ENSBA Lyon. En 2017, ils ont décidé de former AKS afin de fusionner leur pratique artistique respective.

AuchKatzStudio, c’est la fusion entre nos deux pratiques. Ce sont les peintures d’Elsa solidifiées tandis qu’au même moment les sculptures de Thomas se liquéfient. Nous créons des pièces à la frontière entre l’art et le design que la matière et la peinture proposent de lier. Ainsi nous suggérons au spectateur de devenir acteur en immersion dans nos espaces picturaux. Tandis que la couleur se déploie physiquement dans l’espace qu’elle sculpte, assis sur ce qui peut être envisa-gé comme la sculpture ou la peinture d’une roche, le spectateur est happé dans un espace-grotte lentement mouvant, à la fois inerte et vivant et qui propose une rencontre entre deux temporalités, la notre et celle du monde minéral et organique. Ainsi, en nous affranchissant des frontières de la toile puis de l’espace, notre démarche s’affirme en duo en proposant à la peinture et à la couleur de s’étendre vers l’objet organique : tantôt design sculptural tantôt art fonctionnel. Dès lors, nous pensons nos espaces tantôt comme un laboratoire expérimental au sein duquel les peintures liquides cultivent le hasard et rendent compte de notre cloisonnement avec la matière dans notre processus de travail, et tantôt comme une grotte inspirée d’un univers de science-fiction post apocalyptique où se dessine un espace allégorie d’un monde futur qui met l’homme face à ses responsabilités et lui propose de réfléchir à la servitude à laquelle il pourrait bien être enchaîné.

AuchKatzStudio, Tous les ciels sont bleu, 2017 © Thibault Juvenielle
AuchKatzStudio, Diner Party Time , 2020 © Fanny Gicquel
AuchKatzStudio, Bien qu’un souffle suffise, 2018 © Elsa Belbacha-Lardy
AuchKatzStudio, Archipel du désir, 2019 © Thomas Thibout
AuchKatzStudio, Archipel du désir, 2019 © Jean-Christophe Lett

JONÁS FADRIQUE

Né en 1989, vit et travaille à Paris.

Jonás Fadrique est un artiste conceptuel. Il obtient une licence spécialité Beaux-Arts à l’Université de Salamanque (Espagne). En 2016, il intègre l’École National des Beaux-Arts de Paris où il obtient son DNSAP en 2019. Il est actuellement confiné dans un appartement à Arcueil (Val-de-Marne) depuis le 17 mars 2020.

” Jonás Fadrique (1989), artiste conceptuel espagnol vivant et travaillant à Paris, engendre des situations délicatement problématiques. Ses dispositifs sont déplacés et demandent en partie à être solutionnés − considérant ici le refus de solutions comme un autre début de solution, lui aussi. Jonás Fadrique ne contraint pas à prendre position, il désigne le jeu d’acteurs des interactions humaines et sociales ainsi que ses limites. ” Extrait du texte ‘Un jeu de multiple(s) figure(s), tu dis?’ A.D.

www.jonasfadrique.com

‘Accréditation’ 2019. Accreditation badges and black and white photographs. 5,5 x 8,5 cm. © Jonás Fadrique
‘Passe-tête’ 2019. Wooden structure. 609 x 220 x 72 cm. © Jonás Fadrique
‘Rien à perdre’ 2019. Fluorescent paint, serigraphy and marker on pvc. 40 x 29 x 0,3 cm. © Jonás Fadrique
‘Rien à perdre’ 2019.Fluorescent paint, serigraphy and marker on pvc. 40 x 29 x 0,3 cm. © Jonás Fadrique
‘Flag’ 2019. GIF loop for smartphones. © Jonás Fadrique

JULIETTE GUERIN

Née en 1992, vit et travaille à Marseille

Juliette Guerin est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon en 2018 et obtient, la même année, le prix Linossier. En 2019, elle créé l’association Panthera dans le cadre d’un atelier collectif à Marseille où elle travaille quotidiennement ses recherches et ses productions artistiques. Son travail a notamment été présenté au Musée d’art contemporain de Lyon, au LAXART de Los Angeles dans une exposition curatée par Marie de Brugerolle, à la Fondation Bullukian de Lyon ou encore au Salon No Supplies de Bruxelles.

“Mon travail s’articule autour de la vidéo, l’installation et la sculpture. Je réalise des environnements immersifs à la fois cheaps et fascinants qui convoquent goût et dégoût. Je collectionne quotidiennement des images sur Internet : publicités, télé-shopping ou tutoriels. La collecte de ces images sont devenues une méthode et une inspiration pour mon travail plastique. La vidéo est pour moi une façon de réaliser de la sculpture et par la manipulation de la matière je réalise des objets qui deviennent symboliques. J’interroge certains sujets comme le corps, la nourriture et l’industrie du bien-être. Cela génère des formes en réaction à l’excès de la marchandisation et du capitaliste, qui est en lien avec ce que Guy Debord nomme “la société du spectacle”. Cela passe par une certaine violence et étrangeté que je convoque par la mise en scène de produits de consommation. Par exemple en 2016, je réalise mon premier film intitulé Soin des pieds avec de la sauce barbecue, Andalouse, Curry et sauce blanche. Vidéo mise en scène dans un décor rappelant un salon d’esthétique. ” J.G

Instagram

Soin des plantes, capture d’écran, durée 4:43, vidéo, 2018 © Juliette Guerin
Soin des plantes, capture d’écran, durée 4:43, vidéo, 2018 © Juliette Guerin
Soin des plantes, capture d’écran, durée 4:43, vidéo, 2018 © Juliette Guerin
Stand Soin des plantes, installation, 2018 © Juliette Guerin
Soin des plantes, capture d’écran, durée 4:43, vidéo, 2018 © Juliette Guerin


CAMILLE SOULAT

Née en 1991, vit et travaille à Marseille

Camille Soulat est une artiste visuelle intéressée par la notion de souvenir. Dans sa pratique elle ausculte les siens puis les transforme en peintures digitales. Des scènes gelées, prises par les flous et gorgées de couleurs saturées. Les couches de pixels se superposent et s’accordent par plan dans une langueur numérique aussi pesante qu’anesthésiante.Elle a récemment eu l’opportunité de réaliser son premier solo show intitulé Shower Lie dans la galerie Marseillaise Sissi club.

Camille Soulat s’applique à fixer les souvenirs avant qu’ils ne s’évaporent. Dans ses peintures digitales les silhouettes des corps et formes sont diffuses. Ses scènes, quasi-statiques révèlent une certaine fascination pour des instants supposés ordinaires, rendus saisissants par une attention aiguë.

www.sltcamille.com

Drops exchanges, impression sur tissus, chaine à boules © Camille Soulat
Glorier, peinture digitale sur bâche © Camille Soulat
First contact, peinture digitale, coussin © Camille Soulat
Helium gaz, peinture digitale sur tissus © Camille Soulat

Fauve Tintigner et Marine Zonca – DEPUIS L’ÎLE DE PÂQUES

DEPUIS L’ÎLE DE PÂQUES

L’exposition Depuis l’île de Pâques met en tension les pratiques de deux artistes – d’une même génération – qui interrogent le couple nature et culture donc ce qui fait civilisation et ruines. C’est un penchant naturel de se laisser emporter par des songes. Percevoir la création comme un voyage, et s’imaginer déjà sur l’île de Pâques. Au loin sur l’océan, il y avait des hommes qui ramaient sur des pirogues faites de bois. Sur terre, des profils. Oui, des profils là, dressés et plantés en face des plages sur une terre défrichée presque aride. Les arbres ont été balayés par le vent, ils n’existent plus. Il n’y a plus que ces visages taillés dans la roche volcanique. Se dire que des aliens sont passés par là. Qu’au fond, on se fout de savoir s’ils existent, on veut juste voir à quoi ils ressemblent. Nos interrogations ont finalement un rapport constant à l’esthétique : vouloir voir et savoir ce qui se dégage de toute chose. Alors, on raconte que des Hommes et des Femmes les ont vu naître. Leur visage est carré, l’arête du nez est droite et prononcée avec une arcade néandertalienne cachant des orbites sans yeux. Depuis l’île de Pâques, on questionne la figure humaine, ce qu’il en reste et ce qu’elle laisse sur cette île.

De l’art et du désastre.

Interroger avant tout le pourquoi et le comment. S’imaginer se balader en regardant ces bustes. Se dire que tout était déjà là depuis la nuit des temps. Penser que les actions du bâtir devenaient partie intégrante de l’appréhension de l’œuvre. Se demander ce qui fait civilisation. Le vêtement, l’artefact, l’outil ou la photo ? Reconnaître et admettre la présence que certaines images au fond de notre esprit construisent notre perception. Comme des paroles qu’on prononcerait avec prémonition, on trouve que les sculptures de l’île de Pâques dessinent les architectures de notre prochaine Atlantide. Où, il ne restera que l’âme de nos sculptures.

Commissaires d’exposition Rose Barberat et Alexandre Samson pour OFF.ON.FOCUS

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Fauve Tintigner est née en France en 1993. Elle vit et travaille à Paris. Elle a étudié à l’ESAD de Reims pour ensuite intégrer l’ENSAPC, puis a rejoint pour son master 1 KMD Bergen en Norvège. Actuellement basée à Paris, elle poursuit sa pratique de peintre mais aussi une pratique en duo avec l’artiste Juan Ignacio Lopez. Fauve questionne le vivant, en vouant un pan de sa pratique aux algues. Pour elle, le végétal cristallise un espoir, nous évoque d’autres modes de consommation dans un monde où nous nous questionnons sur notre impact. La pratique de Fauve questionne également les espaces où elle introduit ses toiles, en donnant une attention particulière aux lieux, dans lesquels les œuvres vont venir prendre place.

Marine Zonca est née à Paris en 1993. Elle vit et travaille à Lyon. Artiste plasticienne, elle obtient un DNSEP en 2017 avec les félicitations du jury à l’ENSBA Lyon. Après son diplôme, elle est invitée à exposer au Japon au sein d’une exposition collective autour de la spiritualité. Elle assiste ensuite Tadashi Kawamata pour la construction d’une œuvre monumentale. Cette même année, elle organise l’exposition La Dissociation en collaboration avec des psychiatres afin de traiter de la figure du curateur/médecin. Elle travaille régulièrement avec le collectif Arcade Majeur basé à Romainville autour d’expositions expérimentales. En mars 2020, elle exposera en solo à l’espace d’art contemporain La Serre à St-Étienne. Elle donne le nom d’objets-images aux sculptures et aux installations qu’elle réalise.

Vue d’exposition © photo Motoki Mokito
Vue d’exposition © photo Motoki Mokito
Vue d’exposition © photo Motoki Mokito
Vue d’exposition © photo OFF.ON.FOCUS

Florence Schmitt – TOUT VIENT DE L’EAU

TOUT VIENT DE L’EAU

Florence Schmitt développe une pratique sculpturale et picturale l’amenant vers des expérimentations formelles mêlant réappropriation d’objets du quotidien et matériaux tels que le plâtre ou le béton désactivé. Attentive à ce qui l’entoure, l’artiste collecte et fouille dans les images de son quotidien et reproduit certaines de ces scènes afin de les magnifier. Ces moments anodins deviennent ainsi les sujets privilégiés de ses installations, sculptures et peintures : une fontaine, des pots de fleurs, une plante qui vient d’être arrosée sur le perron d’une habitation ou encore la vue d’une terrasse où sont disposés un parasol, une table et un tuyau d’arrosage.

En cette période de problèmes environnementaux, Florence Schmitt manifeste une conscience écologique notamment liée à notre (sur)consommation d’eau. Cette exposition n’est pas pensée comme une critique sociétale mais plutôt comme une mise en exergue d’éléments ordinaires qui, habituellement, nous indiffèrent. Aujourd’hui, les municipalités multiplient les projets de végétalisation tels que les plantations d’arbres, l’effervescence d’éco-quartiers, de jardins partagés ou encore par l’existence du label ville fleurie. Le béton cède ainsi progressivement à des espaces de plus en plus verdoyants. Cette prise de conscience écologique, motivant un grand nombre de ces actions, influe largement sur notre qualité de vie. On constate alors que les fleurs et les plantes vertes envahissent peu à peu nos intérieurs. Dans cette exposition, l’artiste reproduit et crée des récipients factices pour cette végétation domestique. Les pots, coupelles et jardinières pourraient s’avérer être des fragments et des vestiges retrouvés sur un site archéologique. Quelques pots ont été méticuleusement agencés sur un empilement de moulages d’écorces de pins et nous apparaissent comme des socles-fossiles rattachés au temps présent.

Le béton désactivé – ou sa représentation – se retrouve également dans un grand nombre de ses œuvres. Florence Schmitt parle d’un matériau « ingrat » qui est principalement utilisé pour le revêtement de terrasses, de voiries urbaines ou encore dans des allées de jardins. Elle refaçonne ici ce matériau qui la fascine pour créer une stèle rétro-éclairée. Dressée telle une pierre tombale, cette stèle est disposée à même le sol contre un aplat orange formant comme une ombre colorée. Cette dernière semble avoir été causée par le déploiement de la lumière artificielle contre le mur.

La fontaine, élément central de cette exposition, tient une place essentielle dans les aménagements des villes et villages. Autrefois, les populations se retrouvaient aux abords des fontaines et points d’eau pour échanger, discuter, boire ou encore pour laver son linge. La fontaine publique, ayant perdu son usage domestique à la fin du 19ème siècle avec l’arrivée de l’eau courante, reste néanmoins un élément incontournable de notre patrimoine. Florence Schmitt réactualise ces situations pour les visiteurs en leur créant un nouvel espace propice à la discussion. L’artiste y a édifié une fontaine à socle avec vase et son bassin polygonal. Le vase devient ici le réceptacle d’un bouquet de fleurs fraîches qui tend, pendant la durée de l’exposition, à faner. Certains pétales se laissent alors porter par le courant de l’eau. Au-delà de son aspect formel, cette œuvre renvoie à l’éphémérité de notre écosystème.

Tout vient de l’eau nous invite à explorer un espace qui vacille entre le décor de théâtre et la représentation fantasmée d’une architecture qui nous est familière. Ce jeu savant avec le réel, repose sur des représentations de matériaux mêlés à l’utilisation d’éléments naturels et organiques. De cette manière, l’artiste insuffle une part de véracité dans ses œuvres, donnant de nouvelles clés de lecture de ce qui nous entoure. Pour sa première exposition personnelle, Florence Schmitt, aborde et questionne notre rapport à ces objets du quotidien au sein d’une société où nos sphères publiques et privées n’ont jamais été aussi poreuses.

Commissaire d’exposition
Émilie d’Ornano

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Née en 1993, Florence Schmitt vit et travaille à Lyon. Elle est diplômée de l’École supérieure d’art Annecy Alpes (ESAAA) en 2017 où elle a suivi une formation de Design centré sur les questions de paysage, d’intervention urbaine, d’aménagement du territoire, d’architecture et de politique. Elle est actuellement résidente aux Ateliers du Grand Large (réseau ADÉRA) à Décines-Charpieu.
Son travail a été exposé au CAUE d’Annecy, à l’ESAAA (Annecy), à Angle (Saint-Paul-Trois-Château) et plus récemment aux ateliers de Sous-Alery (Annecy) et au Château de Cerisy-la-Salle lors du colloque « L’usage des ambiances ». En parallèle de sa pratique d’atelier, Florence Schmitt a collaboré à plusieurs reprises avec le monde du théâtre dont la compagnie transdisciplinaire Jusqu’au Souffle.

Vue d’exposition © photo Lucas Zambon
Vue d’exposition © photo Lucas Zambon
Pots © photo Lucas Zambon

Ludovic Landolt – DE TINTINNABULIS

DE TINTINNABULIS

La pratique artistique de Ludovic Landolt gravite autour de l’expérience sonore. Ses œuvres se déclinent sous la forme d’installations, happenings, vidéos et performances. L’artiste s’inscrit dans une démarche sensible du temps, de l’espace et des vibrations qui nous mène vers une appréhension physique des sons.

Ludovic Landolt a conçu, pour sa première exposition personnelle, une nouvelle installation intitulée Klingelkammer. En travaillant in situ à partir du contexte acoustique du lieu, il propose de transcender l’espace d’exposition. Cette installation mobilise l’attention et nous permet de se focaliser sur la propagation des vibrations dans l’espace. Les sons amplifiés par les plaques d’acier, et plus particulièrement les basses fréquences, donnent au médium une nouvelle approche de sa matérialité. L’artiste présente également dans cette exposition l’œuvre Kugelhopfsänger. À la manière d’un objet duchampien, ce moule à kougelhopf est ici totalement dénué de sa fonction première. Retourné et installé sur un socle, il perd ici toute son utilité pour devenir un objet de résonance se rapprochant ainsi de la sonorité d’une cloche. Une série de sons, provoquée par un mécanisme magnétique contre la couronne en téflon du moule à gâteau, met en exergue ses propriétés acoustiques jusqu’alors insoupçonnées.

Cette première exposition à KOMMET est inspirée de l’ouvrage éponyme De Tintinnabulis écrit par l’italien Girolamo Maggi. Emprisonné et condamné à mort lors de l’invasion de Chypre par l’Empire ottoman, ce juge et ingénieur militaire rédigea un traité sur l’usage des cloches qui fût publié à titre posthume en 1609. L’auteur y retrace leurs origines, inventorie leurs différentes utilisations et aborde leurs procédés de fabrication. On note alors l’importance de ces objets puisque les cloches continuent, encore aujourd’hui, de rythmer la vie quotidienne. Elles offrent la capacité à rassembler socialement les individus, qu’ils soient croyants ou profanes. Dans certaines croyances, leurs tintements auraient même des pouvoirs mystiques… S’attachant à la relation des individus aux sons, Ludovic Landolt utilise ici la portée symbolique de la cloche pour créer ces deux dispositifs sonores. La pleine conscience de ces sonorités émane d’un travail minutieux de composition basé sur la fréquence de résonance, la vibration par sympathie et la réverbération.

De Tintinnabulis engage une nouvelle compréhension de l’espace et nous invite à user de nos perceptions sensorielles. Conçu sur les principes du deep listening, ce sound space permet de bousculer nos habitudes d’écoute pour appréhender différemment les oscillations sonores. Cette exposition appelle à une pause méditative imprégnée par la philosophie zen, notamment par le concept d’éveil et de compréhension dénommé satori en japonais.

« Quelle est l’essence du satori […] c’est comme percevoir le son de la grande cloche ou le tambour dans le temple au crépuscule. C’est l’état où les sons et celui qui entend ne font plus qu’un ». Taisen Deshimaru (maître zen)

Les tintements, les vibrations et les résonances sur ces différents objets métalliques, servent ici de principe de composition et de technique d’écriture poétique. Les œuvres de Ludovic Landolt, présentées dans cette exposition, nous invitent à dépasser l’écoute pour ressentir, discerner et apprécier physiquement ces sonorités.

Commissaire d’exposition
Émilie d’Ornano

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Né en 1993, Ludovic Landolt est un artiste franco-suisse travaillant entre Metz et Paris. Il a exposé au Point Commun (Annecy), à la Galerie Tiret Point Tiret (Paris), au Palais de Tokyo et a récemment présenté son travail au centre d’art le BBB (Toulouse). Il sera résident en septembre 2019 au studio garden Verrewinkel à Uccle (Bruxelles)

Ferrea lamina et Klingelkammer © photo Aude Couvercelle
Kugelhopfsänger © photo Aude Couvercelle
Performance de Ludovic Landolt © photo Aude Couvercelle