KOMMET a eu le plaisir d’accueillir l’artiste Hélène Hulak en résidence de création du 15 mars au 30 avril.
Hélène Hulak développe une pratique d’installation mêlant peinture, sculpture, textile et vidéo. Elle emprunte des images issues de la culture populaire susceptibles de connaître des mues successives. Elle joue et use, à outre mesure, de leurs codes afin de générer chez le spectateur une réflexion liée à notre rapport au genre et à notre environnement. Lors de performances, Hélène Hulak active et prend pleine possession de ces corps déformés, distordus et chatoyants.
Née en 1990, Hélène Hulak vit et travaille à Lyon. Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon, son travail a notamment été exposé au macLyon, aux Magasins Généraux (Pantin) et à Metaxu (Toulon). Invitée par Studio Ganek, elle participe au mois d’avril 2021 à l’exposition collective À ciel ouvert, installée dans des panneaux d’affichage de la ville de Lyon.
Dans le cadre de cette résidence de création, Hélène Hulak a développé ses recherches autour d’une série de nouvelles pièces textiles. Son travail sera présenté lors d’une exposition à KOMMET début 2022.
Cyprien Desrez développe une pratique plurielle : installation, sculpture, dessin, performance, écriture ou encore photographie. Avant tout, il s’attache à faire des choses qu’il apprécie comme simplement boire du café, cuisiner, voyager ou bien flâner dans les rues de Caen. Comprenons ainsi qu’il ne hiérarchise aucune de ses activités et, qu’au final, chacune de ses actions est intimement liée à sa pratique artistique. Il fait le choix de s’emparer de ce qui l’entoure et s’inspire continuellement de ses pérégrinations ou même de discussions avec des inconnus lors de ses nombreux voyages en auto-stop. Cyprien Desrez marche dans les pas d’un conteur d’histoires. Il aime se présenter comme un « étudiant retraité » qui ne cesse jamais d’apprendre et d’expérimenter.
Lorsque Cyprien Desrez tombe, par hasard, sur un carton abandonné, il entreprend quasi systématiquement de le ramener à pied jusqu’à son atelier. Pour lui, nul besoin d’acheter frénétiquement du matériel car la rue est en quelque sorte devenue son « Leroy Merlin » de quartier. Il y collecte une multitude de matériaux considérés comme des rebuts pour en explorer leurs potentiels comme moyens d’expression. Dans son travail, il questionne essentiellement la notion de déplacement mais, ce qui s’impose d’emblée à notre regard, ce sont ces couleurs vives et ces formes immédiatement reconnaissables : animaux, screenshots provenant de Google Images ou encore pots de sauces kebab. Tout peut être nommé et identifié. Ses œuvres conservent en effet tout leur pouvoir évocateur : un conglomérat de références liées à la vie quotidienne.
À l’instar d’une exposition qui serait visible à KOMMET ou dans un quelconque autre white cube, Cyprien Desrez a été invité à concevoir une « exposition à emporter ». Déjouant les contraintes liées à la crise sanitaire, ce format permet le déplacement de l’exposition, se déployant de manière tangible dans l’espace domestique. L’installation Et il faudra froisser la feuille, dont le titre donne son nom à l’exposition, est composée de deux feuilles et d’un livret. Dans ce dernier, un protocole d’installation est à consulter en première page.
Enfant, on ne cesse de nous répéter qu’il ne faut pas s’approcher du feu, au risque de nous brûler. Dans cette installation, Cyprien Desrez déroge à cette règle pour nous inciter à élever l’âtre et à modeler la flamme. Il transpose avec facétie les manipulations qui permettent de concevoir un feu : placer des bûches, froisser du papier journal et lancer la combustion. Explorant une esthétique issue des jeux vidéo, il représente de faux volumes afin de rendre perceptible le simulacre d’un feu de camp. Le feu révèle un caractère ambivalent, entre destruction et émerveillement, un contraste entre deux points de vue intrinsèquement liés. Il est à la fois inquiétant mais peut aussi être rassurant. Selon Cyprien Desrez, « c’est chaleureux, le feu c’est fantastique ! C’est le feu ! ». Fasciné par toutes les vidéos YouTube montrant des bûches se consumant pendant des heures, il envisage le feu comme un moment placide propice à la contemplation et à l’échange.
Le livret intitulé Et il faudra froisser la feuille est publié aux éditions [dere]. Depuis la création de cette maison d’édition factice, Cyprien Desrez relate des moments vécus. La vie lui semble tellement riche qu’il n’éprouve aucunement le besoin d’inventer des histoires. À KOMMET, ou plutôt dans le lieu où se déploie cette exposition, Cyprien Desrez nous suggère subtilement de prendre le temps et nous convie à le rejoindre joyeusement au coin du feu.
Commissaire d’exposition Émilie d’Ornano
Né en 1993, Cyprien Desrez vit et travaille à Caen. Diplômé de l’ESAM Caen/Cherbourg en 2018, son travail a été exposé au Projektraum Ventilator (Berlin), AU LIEU (Paris) ou encore à Bubahof (Prague). Depuis 2018, il est en résidence au Labo des Arts (Caen). En 2021, il publiera un texte dans la Revue GROSGRIS et entamera une nouvelle résidence à l’Usine Utopik en Normandie puis au Portique, centre régional d’art contemporain (Le Havre). Cyprien Desrez participe également au programme DE VISU, dispositif de sensibilisation à destination de scolaires dans la région normande.
Exposition à emporter (design graphique : Atelier C&J)
À travers la sculpture, la performance et la vidéo, Léa Bouttier mène une réflexion globale autour de l’usage des formes et du langage. De Robert Filliou à Franz West, en passant par Paul Cox, elle s’inscrit dans un héritage où l’artiste facétieux pose la question d’un échange heureux avec le spectateur. À la manière de la Verbs list de Richard Serra, Léa Bouttier a entamé pour l’exposition How you move me une liste d’actions liées aux gestes. Rouler, jeter, saisir, pivoter ou encore renverser, sont autant de manipulations qui nous permettent d’appréhender physiquement des objets. Cette recherche qu’elle opère lui permet de s’interroger sur la manière dont une forme engendre un mouvement. Ainsi à KOMMET, l’artiste tente de sonder le pouvoir des formes par le geste sculptural.
Choisi pour son caractère polysémique, le titre donné à cette exposition est tiré du refrain de la chanson Moving de Kate Bush. En effet, comprenons ce titre comme « la manière avec laquelle tu me fais bouger » mais pouvant être aussi traduit en français par « la façon dont tu m’émeus ». Ce double sens du verbe move en anglais, nous plonge dans une approche sensible et poétique de l’exposition. Avec sa pièce Rouler, saisir, compléter et poursuivre, l’artiste bouleverse notre rapport à l’œuvre car ici, ce sont les gestes qui enclenchent et matérialisent cette installation. Les visiteurs sont ainsi sollicités à faire usage de la sculpture en la manipulant et en l’expérimentant. À nouveau, Léa Bouttier joue avec les formes mais aussi avec les mots. En effet, le terme usage ayant lui aussi un double sens. Il peut être interprété comme l’acte d’utiliser quelque chose ou encore de pouvoir user cette chose, jusqu’à peut-être considérer qu’un objet, par son usage, va inévitablement se détériorer par le temps.
Dans ce dispositif sculptural, une série d’objets, semblables à des billes ou encore des toupies, sont agencés sur un plateau à différents niveaux. Léa Bouttier invite les visiteurs à pleinement les actionner à partir de gestes simples. La place de ces objets est loin d’être figée, tant ils sont amenés à être déplacés, jetés ou encore lancés pendant toute la durée de l’exposition. Ces derniers se retrouvent alors libres de se nicher ou même de se mouvoir dans les tourbillons, cavités et pentes douces de l’œuvre. Ces formes familières, que l’on retrouve dans un grand nombre de jeux d’adresse, permettent le développement de la coordination du geste et du mouvement par l’observation et la mentalisation du plateau et donc de l’espace. Ces formes deviennent les supports de l’expérimentation, des outils, des sortes de catalyseurs de l’œuvre.
Léa Bouttier puise son inspiration dans l’univers du flipper mais aussi dans les foires ambulantes où l’on continue à jouer notamment au passe-trappe, au jeu de bagatelle ou encore au billard japonais. Nous connaissons tous l’objectif de tels jeux, consistant la plupart du temps à tenter de positionner un objet à un endroit précis. Dans ce texte, les règles et les mécaniques ne seront pas dévoilées car à première vue, certaines seront comprises immédiatement tant elles nous sembleront familières. Pour certaines formes, les visiteurs se retrouveront dans l’obligation de développer de nouvelles ressources et d’inventer de nouvelles règles de jeux. L’œuvre suscite une initiative dont les effets sont imprévisibles. Cette installation n’induit pas seulement une simple réception sensible et passive du visiteur, mais celle d’une mise en situation d’activation de la pièce, seul•e ou à plusieurs. Léa Bouttier ouvre ainsi l’espace de l’œuvre et propose aux visiteurs-joueurs une manière différente d’appréhender la sculpture
Commissaire d’exposition Émilie d’Ornano
Née en 1993 à Montreuil-sous-bois, Léa Bouttier vit et travaille à Lyon. Elle est diplômée de l’ESAD Saint-Étienne, mention espace en 2017. Elle a notamment exposé aux Forces Motrices à l’ESADSE, à la biennale off de Saint-Étienne dans le cadre d’un projet collectif, ainsi qu’en 2017 la Cité du Design pour l’exposition des diplômés. En 2019, elle expose à la Serre à Saint-Étienne pour son premier solo show. Depuis 2017, Léa Bouttier est résidente aux ateliers du Grand Large à Décines-Charpieu (réseau ADÉRA).
Léa Bouttier, vue d’exposition How you move me Crédit photo : Léa BouttierLéa Bouttier, vue d’exposition How you move me Crédit photo : Léa BouttierLéa Bouttier, vue d’exposition How you move me Crédit photo : Léa BouttierLéa Bouttier, vue d’exposition How you move me Crédit photo : Léa Bouttier
Damien Fragnon exerce une pratique de la sculpture et de l’installation et crée ainsi des environnements narratifs dans les espaces où il expose. Il mène une réflexion sur le monde et s’interroge sur la relation humain-nature. Ses recherches procèdent systématiquement d’un triple geste : l’observation, l’expérimentation puis la disparition. Ce n’est donc pas sans rappeler la nature qui agit elle-même par processus. Tantôt explorateur, il utilise essentiellement des matériaux qu’il collecte autour de lui, comme des pierres, des branchages, ou encore des bouteilles en verre. Travaillant par polarité, il confronte des éléments qui mêlent état naturel et intervention humaine. Tantôt scientifique, Damien Fragnon s’adonne également à la rédaction de protocoles afin de pouvoir comparer ou faire évoluer ses résultats. Il y retranscrit méthodiquement les expérimentations opérées sur la matière. En effet, les éléments qu’il sélectionne subissent les traces du temps et les intempéries. Abandonnés pendant une période définie, par exemple au détour d’une forêt, ou l’érosion naturelle d’une corde volontairement recouverte de sel.
L’exposition Un mirage irisé, dont le
nom évoque un phénomène illusoire dû aux réfractions lumineuses, s’est attachée
à rendre possible l’existence d’un « solo show confiné ». Cette
dernière a été conçue pendant la période de confinement. Installée et pensée
pour être visible de l’extérieur de KOMMET mais aussi déclinée en ligne.
Pendant toute la durée de l’exposition, Damien Fragnon invite conjointement une
communauté d’artistes plasticiens, musiciens, théoriciens, agronomes ou encore architectes,
à s’enregistrer et à intervenir en ligne sur la démarche de l’artiste vue par
le prisme de leurs activités respectives.
Confiné dans l’Hérault, Damien Fragnon a dû
s’adapter à la situation actuelle liée à l’épidémie de Covid-19 pour produire
cette nouvelle installation. Qu’ils soient naturels ou manufacturés, son
économie de travail reste inchangée : utiliser au maximum des éléments trouvés
sur place pour l’élaboration de ses pièces. Pour cette exposition, les matières
dont il s’empare lui permettent de créer une installation composite. La rigueur
du cuivre, du marbre du plastique ou encore du verre rencontrent la fragilité
de la nature, dans un équilibre incertain. Quelques éléments troublent
néanmoins notre perception car une ambivalence plane sur le caractère naturel
de certaines interventions. Par exemple, un morceau de bois semble avoir été
rongé par des insectes et l’on se demande à juste titre si ce n’est pas
l’artiste lui-même qui aurait sculpté ou façonné une partie de la matière.
Notons aussi l’importance de la temporalité
dans sa pratique, qui se retrouve ici exacerbée par la crise sanitaire. Notre
quotidien étant de facto rythmé par les annonces gouvernementales et par
l’évolution de l’épidémie. L’artiste tente subtilement de nous plonger dans des
environnements qui nous semblent familiers. Par exemple, l’activation
automatique de néons colorés, lorsque la nuit commence à tomber, simule des
couchers de soleil ou des lumières bleutées qui rappellent les éclairages de
lieux industriels.
Cette installation tentaculaire permet à Damien Fragnon des variations infinies. À KOMMET, elle semble figée mais en vérité cette dernière continue d’évoluer de manière autonome, sans la nécessité d’une quelconque intervention humaine. Pendant toute la durée de ce solo show, ces micro-organismes en suspension sont donc voués à muter, à s’adapter et à se transformer. Ainsi, le geste de l’artiste disparaît et la nature reprend peu à peu ses droits sur un environnement transformé par la main de l’homme. À l’ère de l’Anthropocène, on considère que l’humanité est un catalyseur de mutations et de certains processus tels que le réchauffement climatique ou encore la disparition progressive de la biodiversité. Un mirage irisé invite les visiteurs à se placer comme spectateurs et à se questionner sur ces enjeux et problématiques de notre propre survie. Damien Fragnon sonde avec poésie notre perception et notre rapport à la nature en créant ici ce qu’il nomme des « lianes urbaines ».
Commissaire d’exposition Émilie d’Ornano
Né en 1987, Damien Fragnon vit et travaille entre Lyon et Sète.
Il est diplômé de l’École supérieure d’art Annecy Alpes (ESAAA) en 2015 et rejoint la même année les Ateliers du Grand Large (réseau ADERA) à Décines-Charpieu jusqu’en 2018. Il part en 2019 en résidence en Thaïlande avec l’institut Français et l’ambassade de France et participera cette année aux Galeries Nomades, porté par l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne.
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En lien avec l’exposition, Damien Fragnon a invité une communauté d’artistes plasticiens, musiciens, théoriciens, agronomes ou encore architectes, à s’enregistrer et à intervenir en ligne sur la démarche de l’artiste vue par le prisme de leurs activités respectives. Ces enregistrements ont été dévoilés pendant toute la durée de l’exposition via le lecteur soundclound ci-dessous :
En cette période inédite de confinement, KOMMET a eu la volonté de continuer à diffuser et à promouvoir les artistes émergents. Sur la base d’un appel à projet, le lieu a invité les artistes à être présents dans ses « murs virtuels ». Les artistes sélectionnés ont bénéficié d’une mise en avant sur Instagram, Facebook ainsi que sur le site internet du lieu.
Il est essentiel que les artistes, n’ayant plus d’espace physique pour exposer pendant le confinement, puissent continuer à être visibles. Ainsi et malgré l’isolement que nous avons rencontré, KOMMET a souhaité permettre et faciliter une diffusion en ligne de la création contemporaine émergente.
KOMMET tient tout particulièrement à remercier les 352 artistes qui ont candidaté tout au long de cet appel à projet.
Naomi Heinrich obtient en 2018 son DNSEP à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (Esba-MoCo). Elle expose son travail en France, comme à Montpellier ou à Paris récemment, mais aussi à l’étranger, comme à Belgrade ou Plymouth.
Élaborant des installations qui font communiquer la photographie, la vidéo, l’image 3D, la sculpture et l’espace, Naomi tente de nous faire percevoir ces entités différemment qu’en tant qu’objets autonomes. Elle place le spectateur au milieu de paysages hybrides, à la fois réels et virtuels, qui évoquent le mirage. Elle questionne alors notre situation en tant qu’individus circulant au sein d’ « environnement-images » qui oscillent entre construction et destruction, entre chantier et ruine, entre réalité et virtualité, et par cet entre-deux elle cherche à faire disparaitre une certaine notion du temps.
J’ai commencé les études à ENSAV la Cambre à Bruxelles avant d’obtenir mon Bachelor aux Beaux Arts d’Edimbourg en 2015. Après avoir travaillé et exposé entre Paris et Bruxelles, je suis maintenant en train de finir ma deuxième année de Master en Sculpture au Royal College of Art. Je passe mon diplôme cet été.
Je tente d’évoquer dans mon travail le glissement entre le monde vivant et le monde non-vivant, ainsi que les contradictions et les complexités qui existent dans cette perméabilité. J’explore comment redéfinir notre stabilité apparente au sein de ces deux mondes, et quel rôle la fluidité et l’entrelacement des choses ont dans la construction d’un sentiment de malaise et forment un moyen de concevoir le désir, la violence et l’entropie.
Solanne Bernard, I want to be a Jellyfish, 2019. Tentacules Aloe Vera en céramique crue, sein en céramique, vidéo avec gelée et jaunes d’oeufs, 50” screen, sculptures approx 50 x 20 x 15 cm Crédit photo Solanne BernardSolanne Bernard, I want to be a Jellyfish, 2019. Tentacules Aloe Vera en céramique crue, sein en céramique, vidéo avec gelée et jaunes d’oeufs, 50” screen, sculptures approx 50 x 20 x 15 cm Crédit photo : Solanne BernardSolanne Bernard, A Softer Blistering, 2019. Structure en métal, ballons en latex, céramiques crues, approx 200 x 60 cm Crédit photo : Solanne BernardSolanne Bernard, Show Me You(r) Care, 2019. Litchis déformés et imprimés en 3D céramiques crues, structure en métal, mur peint la couleur d’un pixel du téton de l’artiste, approx 170 x 35 x 45 cm Crédit photo : Solanne BernardSolanne Bernard, Léching, 2020. Limaces en silicone, vidéo d’une langue qui tremble, 50” screen, slugs are about 20 cm long Crédit photo : Solanne Bernard
Jonathan Bréchignac est né en Provence, vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École de Recherche Graphique ERG (Bruxelles).
Algues bioluminescentes, scarabées irisés, réfractions lumineuses, pierres mouvantes, le travail de Jonathan Bréchignac prend comme point de départ ces phénomènes naturels qui malgré les explications scientifiques gardent un pouvoir de fascination intact. Sa pratique interdisciplinaire mêle sculpture, installation et peinture. L’exploration de la matière occupe une place importante dans ses travaux qui empruntent des codes et des protocoles issus de la science (collecte d’échantillons, expériences et matériel de laboratoire…). En recréant du «vivant» à partir de matériaux synthétiques mis en scène à l’aide de nouvelles technologies, Jonathan Bréchignac crée une poétique de la fascination : Il questionne la limite entre artificiel et naturel ainsi que le rapport de notre époque au vivant. Dans son travail, l’invocation de mythes populaires, théories scientifiques et ésotériques trouble les frontières entre fiction et réel. Il pointe les limites de notre capacité à comprendre le monde dévoilant ainsi les processus par lesquels la croyance émerge.
Jonathan Bréchignac, LA CAVERNE, STALAGMITES,2019 Resin casts, leds, silicone, loose fill. Installation – 150 x 150 x 45 cm This work is part of the project La CavernJonathan Bréchignac, LEFT : LA CAVERNE, UNTITLED (artefacts), 2019. 90 x 75 x 10 cm Resin casts, print on mounted paper, wooden structure RIGHT : LA CAVERNE, ANCIENT VENUS, 2019. 90 x 65 x 10 cm Resin casts, acrylic, wooden structure These works are part of the project La CavernJonathan Bréchignac, ALIEN ROCKS, 2018-2019. Silicone, polyurethane foam, resin, jesmonite, plastic, pigments. Variable dimensionsJonathan Bréchignac, SVALBARD PETRI DANS LES CALANQUES, 2019. Petri boxes, fragments (vegetal, mineral and animal), resin, leds. Presentation in the calanque of Callelongue at the top south point of Marseille, a place where some of the natural fragments are taken fromJonathan Bréchignac, SO FAR SO GOOD, 2019. Polyurethane foam, plaster, paint, silicone, cap, embroidery, iron, ipod and original soundtrack. 35 x 28 x 23 cm
Cyprien Desrez, né à Lisieux, Normandie, FRANCE. Habite au 5ème étage, et travaille à Caen. Mère infirmière libérale, et père palefrenier. Étudiant retraité, diplômé d’un DNSEP 2018 à l’ÉSAM Caen/Cherbourg.
“, trop cliché, j’aime voyager. vroum vroum. En auto-stop ou depuis ma chambre, depuis internet, depuis les supermarchés. J’aime découvrir les territoires et saisir (en partie) comment est-ce qu’ils peuvent se définir. J’aime jouer au colporteur, celui qui se déplace (spatialement ou virtuellement), qui recueille des informations (images, mots, langues, gestes) liées à des identités culturelles pour les traduire ensuite plus ou moins plastiquement.
J’aime voir comment le camembert peut être une forme d’étendard normand. Ou imaginer le Ketchup comme un ambassadeur étasunien de table qui vient côtoyer les repas du monde, Le bouledogue anglais comme une forme de potentielle cartes postales anglaises ambulantes.
J’essaie de donner forme à ces réflexions en proposant des sculptures, peintures, événements, installations, écrits et dessins.
Esthétique internet souvent, qualité communale parfois, formes riches autant que possible. Formes généreuses, intelligentes (qui met en relation les idées) et souriables. Surtout souriables !”
Cyprien Desrez, Bergers allemands png, papier mâché, 2019 60 x 60 x 10 cm et 90 x 60 x 10 cmCyprien Desrez, Bouledogue anglais, épagneul tibétain, berger allemand, toy terrier russe, akita américain, bouledogue français, Médium, peinture à l’huile, vernis, 2018. Environ 70×100 cm chacun.
Cyprien Desrez, Bretzel png, aquarelle, A6, 2019
Cyprien Desrez, Bretzel png, Papier-maché, acrylique, 2020. Environ 60 x 90 x 18 cm.Cyprien Desrez, Barn usa, Cartons peints, Installation, 2019. À l’occasion d’une résidence en milieu scolaire avec le FRAC Normandie Caen.
Après une formation à l’école des Beaux Arts de Clermont-Ferrand (ESCAM), Tristan-Paul Guepin s’est installé à Marseille où il fondé, il y a maintenant un peu plus d’un an, un espace de création et de diffusion de la création contemporaine : L’atelier VÉ.
Le carnaval de Tristan-Paul est un mouvement perpétuel, une série de rebonds imprévisibles; son énergie radicale échappe a tout pragmatisme. En tant qu’archipel visuel, son oeuvre généreuse et protéiforme interroge et plonge le visiteur dans une épopée au rythme du Monde lui-même. En 2019, ses recherches se concentrent sur l’idée de complexité. Engagées sous le prisme de questionnement civilisationnels et archéologiques, sa pratique prend une trajectoire nouvelle. C’est alors par le moulage, qu’il empreinte et assemble des fragments issus de ruines comme pour dresser le bilan de nos activités humaines ou pour synchroniser les diverses strates du temps. Dans une époque d’urgence sociale, économique et écologique, ses installations de plâtre dégagent une certaine mollesse et témoigne d’un goût prononcé pour la souplesse, la flexibilité et la rondeur. La fluidité de la matière devient alors un outil pour penser ou repenser le mouvement et la modernité qui l’engage. Les dernières œuvres de l’artiste dégagent alors une forme de douce résistance, un désir profond de réenchantement du Monde et de renouvellement de la pensée.
Tristan-Paul Guepin, Chacun sa gamelle, 2016 bronze patiné, barquette alimentaire 25x15x15 cmTristan-Paul Guepin, On l’a quand même conservé, 2019 plâtre, plastique, bois 216x88x59 cmTristan-Paul Guepin, Traduttore, traditore e in vino veritas, 2019 quatre brèves et cinquante miniatures pleines d’amourTristan-Paul Guepin, À plusieurs, l’étrangeté ne pouvait nous filer entre les doigts (soft column #2), 2019 mousse PU, plâtre, encre de Chine, patines 215x40x50 cmTristan-Paul Guepin, φτυάρι, 2016 bronze patiné 42x9x3,5 cm