LÀ OÙ LE CIEL TREMBLE
Avec le précieux soutien du Centre Wallonie-Bruxelles | Paris
Cette exposition s’inscrit dans la continuité d’un partenariat engagé entre KOMMET et le Centre Wallonie-Bruxelles | Paris depuis 2019. Après deux premières collaborations ayant permis de faire dialoguer les scènes artistiques wallonne et française, cette nouvelle initiative vient affirmer de manière renouvelée notre engagement commun en faveur du soutien à la création contemporaine. C’est dans ce contexte que Louise Charlier a reçu le Prix indépendant KOMMET lors de la Biennale Nova_XX présentée au Centre Wallonie-Bruxelles en février 2024, lui offrant ainsi l’opportunité de réaliser une exposition en duo avec l’artiste française Joséphine Topolanski.
Là où le ciel tremble réunit ces deux artistes qui, chacune à leur manière, interrogent la construction des récits et la porosité entre faits, croyances, archives et fiction. Louise Charlier et Joséphine Topolanski activent des formes de connaissance alternatives, situées aux frontières de la science, du mythe et du sensible. Leurs œuvres convergent autour d’un même désir : celui d’explorer les zones d’incertitude. Toutes deux puisent dans des témoignages, des archives et des iconographies liés à des phénomènes inexpliqués tels que les OVNIs. Par la sculpture, le textile et le son, les œuvres réunies explorent l’inconnu, questionnant notre rapport à la vérité et brouillant les frontières entre croyances populaires et rites imaginaires.
Depuis plusieurs années, Louise Charlier développe Roscosmic, une agence spatiale spéculative qu’elle incarne tour à tour comme directrice, astronaute ou présentatrice météo. Contrairement aux agences tournées vers la conquête du cosmos, Roscosmic adopte une perspective inversée : celle d’une exploration terrestre, attentive aux récits que l’on construit depuis la planète elle-même. En reprenant les codes des institutions scientifiques — protocoles d’enquête, dispositifs d’observation, programmes d’archivage — l’artiste met en place un corpus volontairement ambigu, qui trouble la distinction entre réalité et fiction. À KOMMET, l’agence installe une nouvelle antenne. On y découvre notamment les traces de deux témoins ayant observé d’étranges phénomènes célestes, une plaque commémorative, des lunettes stéréoscopiques et un radio-télescope captant en continu des fragments de témoignages. Ces objets, dont on ne saurait dire s’ils documentent ou rejouent des événements, participent à la fabrication d’un récit pluriel et instable. L’exposition devient alors un espace où l’on peut voir ce qui échappe au regard, un lieu où les perceptions fragmentaires nourrissent des récits partagés.
Joséphine Topolanski présente un ensemble de pièces textiles nourries par l’imaginaire ufologique, les croyances populaires et les formes visuelles de la science. Son installation, construite autour d’un culte fictif, prend la forme d’un sanctuaire technique où des panneaux brodés et capitonnés, suspendus dans l’espace du centre d’art, évoquent autant les parois de vaisseaux spatiaux que les housses de protection des objets liturgiques. Chaque pièce assemble des images composites : comètes, sphères célestes, croquis d’OVNIs, figures schématiques, symboles ésotériques ou diagrammes issus de la physique théorique. Certaines sont inspirées de récits d’enlèvements extraterrestres ; d’autres, de gravures anciennes représentant des phénomènes météorologiques inexpliqués. L’ensemble compose un répertoire visuel hybride, entre science spéculative, mémoire populaire et iconographie sacrée. Ces surfaces molletonnées deviennent autant de supports silencieux de mémoire et de croyance que l’artiste propose comme objets à décrypter.
Dans un contexte marqué par la défiance, la saturation des récits et le besoin de réconfort, Là où le ciel tremble invite à suspendre les évidences et à accueillir l’inconnu. En croisant leurs approches, l’exposition ouvre un espace où les récits collectifs et individuels se rencontrent, où l’invisible prend forme et où le doute s’installe.
Biographies
Née en 1996 à Verviers (BE), Louise Charlier vit et travaille à Bruxelles. Elle est diplômée de l’ENSAV La Cambre, où elle poursuit actuellement un doctorat en Art et Sciences de l’art, en cotutelle avec l’Université Libre de Bruxelles. En 2023, elle a participé à plusieurs résidences mêlant art et recherche scientifique, notamment à Kultur einer Digitalstadt en partenariat avec l’Agence Spatiale Européenne (Darmstadt) ou encore à l’Observatoire de l’UNamur dans le cadre du Kikk Festival (Namur). Elle est lauréate en 2024 d’une résidence de recherche à l’Accademia Belgica (Rome). Son travail a notamment été présenté au Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), à la Fondation Moonens ainsi qu’à la Maison Lismonde (Bruxelles).
Née en 1998 à Paris, Joséphine Topolanski vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où elle s’est spécialisée en image imprimée. En 2021, elle reçoit une mention spéciale du jury dans le cadre de la Révélation Design de l’ADAGP. En 2024, son travail a été présenté au Frac Île-de-France, au CAC Brétigny, à la galerie Aline Vidal (Paris) et à Confort Mental. Elle a effectué une résidence à la Villa Belleville (2023) et est actuellement résidente à Artagon (Pantin). Son travail a fait l’objet d’une acquisition en 2022 par le Fonds municipal d’art contemporain de la ville de Pantin ainsi que d’une acquisition en 2025 par le Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris dans le cadre du programme Jeunes collectionneurs.






