Naomi Heinrich obtient en 2018 son DNSEP à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (Esba-MoCo). Elle expose son travail en France, comme à Montpellier ou à Paris récemment, mais aussi à l’étranger, comme à Belgrade ou Plymouth.
Élaborant des installations qui font communiquer la photographie, la vidéo, l’image 3D, la sculpture et l’espace, Naomi tente de nous faire percevoir ces entités différemment qu’en tant qu’objets autonomes. Elle place le spectateur au milieu de paysages hybrides, à la fois réels et virtuels, qui évoquent le mirage. Elle questionne alors notre situation en tant qu’individus circulant au sein d’ « environnement-images » qui oscillent entre construction et destruction, entre chantier et ruine, entre réalité et virtualité, et par cet entre-deux elle cherche à faire disparaitre une certaine notion du temps.
J’ai commencé les études à ENSAV la Cambre à Bruxelles avant d’obtenir mon Bachelor aux Beaux Arts d’Edimbourg en 2015. Après avoir travaillé et exposé entre Paris et Bruxelles, je suis maintenant en train de finir ma deuxième année de Master en Sculpture au Royal College of Art. Je passe mon diplôme cet été.
Je tente d’évoquer dans mon travail le glissement entre le monde vivant et le monde non-vivant, ainsi que les contradictions et les complexités qui existent dans cette perméabilité. J’explore comment redéfinir notre stabilité apparente au sein de ces deux mondes, et quel rôle la fluidité et l’entrelacement des choses ont dans la construction d’un sentiment de malaise et forment un moyen de concevoir le désir, la violence et l’entropie.
Jonathan Bréchignac est né en Provence, vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École de Recherche Graphique ERG (Bruxelles).
Algues bioluminescentes, scarabées irisés, réfractions lumineuses, pierres mouvantes, le travail de Jonathan Bréchignac prend comme point de départ ces phénomènes naturels qui malgré les explications scientifiques gardent un pouvoir de fascination intact. Sa pratique interdisciplinaire mêle sculpture, installation et peinture. L’exploration de la matière occupe une place importante dans ses travaux qui empruntent des codes et des protocoles issus de la science (collecte d’échantillons, expériences et matériel de laboratoire…). En recréant du «vivant» à partir de matériaux synthétiques mis en scène à l’aide de nouvelles technologies, Jonathan Bréchignac crée une poétique de la fascination : Il questionne la limite entre artificiel et naturel ainsi que le rapport de notre époque au vivant. Dans son travail, l’invocation de mythes populaires, théories scientifiques et ésotériques trouble les frontières entre fiction et réel. Il pointe les limites de notre capacité à comprendre le monde dévoilant ainsi les processus par lesquels la croyance émerge.
Cyprien Desrez, né à Lisieux, Normandie, FRANCE. Habite au 5ème étage, et travaille à Caen. Mère infirmière libérale, et père palefrenier. Étudiant retraité, diplômé d’un DNSEP 2018 à l’ÉSAM Caen/Cherbourg.
“, trop cliché, j’aime voyager. vroum vroum. En auto-stop ou depuis ma chambre, depuis internet, depuis les supermarchés. J’aime découvrir les territoires et saisir (en partie) comment est-ce qu’ils peuvent se définir. J’aime jouer au colporteur, celui qui se déplace (spatialement ou virtuellement), qui recueille des informations (images, mots, langues, gestes) liées à des identités culturelles pour les traduire ensuite plus ou moins plastiquement.
J’aime voir comment le camembert peut être une forme d’étendard normand. Ou imaginer le Ketchup comme un ambassadeur étasunien de table qui vient côtoyer les repas du monde, Le bouledogue anglais comme une forme de potentielle cartes postales anglaises ambulantes.
J’essaie de donner forme à ces réflexions en proposant des sculptures, peintures, événements, installations, écrits et dessins.
Esthétique internet souvent, qualité communale parfois, formes riches autant que possible. Formes généreuses, intelligentes (qui met en relation les idées) et souriables. Surtout souriables !”
Après une formation à l’école des Beaux Arts de Clermont-Ferrand (ESCAM), Tristan-Paul Guepin s’est installé à Marseille où il fondé, il y a maintenant un peu plus d’un an, un espace de création et de diffusion de la création contemporaine : L’atelier VÉ.
Le carnaval de Tristan-Paul est un mouvement perpétuel, une série de rebonds imprévisibles; son énergie radicale échappe a tout pragmatisme. En tant qu’archipel visuel, son oeuvre généreuse et protéiforme interroge et plonge le visiteur dans une épopée au rythme du Monde lui-même. En 2019, ses recherches se concentrent sur l’idée de complexité. Engagées sous le prisme de questionnement civilisationnels et archéologiques, sa pratique prend une trajectoire nouvelle. C’est alors par le moulage, qu’il empreinte et assemble des fragments issus de ruines comme pour dresser le bilan de nos activités humaines ou pour synchroniser les diverses strates du temps. Dans une époque d’urgence sociale, économique et écologique, ses installations de plâtre dégagent une certaine mollesse et témoigne d’un goût prononcé pour la souplesse, la flexibilité et la rondeur. La fluidité de la matière devient alors un outil pour penser ou repenser le mouvement et la modernité qui l’engage. Les dernières œuvres de l’artiste dégagent alors une forme de douce résistance, un désir profond de réenchantement du Monde et de renouvellement de la pensée.
Hilary Galbreaith est diplômée de L’École Supérieure d’Art Annecy Alpes en 2017. En 2017-2018 elle est lauréate du programme GENERATOR de 40mcube, et en 2019 de la résidence Cripta747 à Turin. Parmi ses expositions récentes figurent Jeune Création 69, La Fondation Fiminco, Romainville (2020) ; Cripta747 Residency Program Open Studio, Cripta747, Turin (2019) ; The Garden, Plus Dede, Berlin (2019) ; Bug Eyes, In extenso, Clermont-Ferrand (2019), Cellar Door, Galerie Arondit, Paris (2018), et Post-pop, Galerie Art et Essaie, Rennes (2018).
Plutôt que de transformer l’écologie en sujet artistique, il faudrait commencer par l’appliquer à l’échelle des modes de production, du transport et du stockage des œuvres. Cette économie de moyens établit la condition esthétique do-it-yourself du travail de Hilary Galbreaith, proche du cinéma primitif et du fanzine. Issue d’une famille californienne de militaires, passionnés de science et technologie, elle s’intéresse à la capacité de la science-fiction à construire des hypothèses qui transforment notre rapport aux espèces, au non humain, au corps ou au langage. Dans la vidéo « The Garden », elle met en scène un concours de télé-réalité avec des humains transformés en insectes. Leur désir d’un « retour à la nature » pour former des communautés anarchistes se trouve finalement contrôlé par les valeurs de la classe moyenne. Pourtant, si pour l’artiste le « jardin » symbolise la culture du faux, cela lui permettra de dépasser l’opposition nature/culture et d’identifier un réel besoin pour un mode de vie post-capitaliste et décroissant. Plutôt que le cynisme, l’artiste place le désordre et le grotesque carnavalesque à l’intérieur des contradictions d’un monde techno-bureaucratique. Qu’il s’agisse de prothèses qui contrôlent les odeurs, d’un jeu sexuel de réalité virtuelle qui devient sadique ou d’entreprises qui agissent comme des oeuvres conceptuelles (« Golden Hole »), de deux sorcières plongées dans un univers mutant où le design scandinave devient l’esthétique de l’horreur (« LifeHack2 ») ou d’une web-série publiée par l’artiste sur Instagram inspirée d’un film féministe underground qui met à mal le phallocentrisme d’humains-saucisses (« Sausageland »), le travail de Hilary Galbreaith fait l’autopsie des systèmes de pouvoir biopolitiques. Pedro Morais, 2020
Opale Mirman est diplômée d’un DNSEP obtenu à l’École des Beaux-Arts de Nantes en 2019. C’est au sein du collectif Poils et le Gants qu’elle a co-créé un premier spectacle en 2017 et une série de performances montrée au TU-Nantes. La SuperGalerie l’invite en 2019 pour sa première exposition solo. Elle a récemment intégré l’atelier Vé à Marseille.
Dans son travail, Opale Mirman s’intéresse à la représentation du genre, de la féminité, de la sexualité, de l’amour, au sein de rituels, traditions et folklores d’origines diverses. Ces rituels sont le point de départ d’un processus de recherche tant anthropologique que plastique qui donnent lieu à la création d’objets, de peintures, d’installations et de performances. Elle se réapproprie des us et coutumes et propose un univers plastique et performatif tragi-comique. Sa pratique artistique investie autant l’espace d’exposition que la scène.
Diplômé des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand en 2015, Rémy Drouard intègre les ateliers de l’ADERA à Lyon durant quatre années. Sa pratique oscille entre peinture et écriture, il propose ces deux médiums de manière visuelle et orale à l’image de ses expositions à l’Attrape-Couleurs et au Frac Champage-Ardennes. Il aime dire que la peinture et l’écriture sont liés, vous ne pouvez pas le nier, à l’origine c’est une histoire de poignet. Aujourd’hui il travaille aux ateliers du Plateau Urbain à la Duchère à Lyon où il jongle avec ces différentes pratiques.
Mon père, grand conteur d’histoires en tous genres, m’a appris à apprécier la narration orale, écrite et visuelle. Bas Jan Ader et Peter Land hier ou Fabrice Gallis et Gauthier Hubert aujourd’hui, m’ont conforté et me réconfortent sur l’idée que la chute, l’absurde, la figuration et l’acte incongru, ont un rôle primordial dans notre société. La culture populaire, internet ou bien le banal du quotidien, sont pour moi, une source permanente de création. Peintures, vidéos, performances et installations sont les maillons de la chaine, le moyen d’accrocher le vélo de ma pratique au lampadaire de ma vision de l’art contemporain. J’aime l’idée qu’une création à l’image du théâtre a inévitablement une fin, une chute. Comme un enfant stoppé dans l’attaque fictive d’un avant-poste ennemi, par la voix de sa mère, qui par la fenêtre, le prévient, que le repas est servi : « ÀÀÀÀ taaAAAble ! »
Issue d’un terrain fertile, au beau milieu de la diagonale du vide. Les champs à perte de vue, une usine, un lotissement, ou encore un silo interrompent de temps à autres ces étendues. Chaque pavillon, chaque HLM, chaque parking a eu un impact majeur sur mon travail aujourd’hui.
Rien n’est caché, tout est accroché au mur, la musique vrombit sans honte et la fumée du pot d’échappement en pleine figure des gosses ne dérange personne.
Mon travail accorde une grande importance à la recherche ainsi qu’à l’expérience, c’est pourquoi je m’oriente vers des sujets qui me passionnent ou m’intriguent, afin de les décortiquer. Les concours canins, le monde des routiers, l’ennui rural, les fétichismes lascarisants ou encore le gabber sont autant d’exemples de domaines qui suscitent mon intérêt. En me référant à ma propre expérience ou en allant à la rencontre de communautés, je m’immerge dans les habitudes et pratiques de leurs membres pour en saisir tous les aspects, qui servent ensuite de matière à mes projets. Le choix de la monstration vient ensuite naturellement, en s’accordant à la nature du sujet, sa mise en espace et la façon dont je veux transmettre les informations au public. C’est la raison pour laquelle j’ai une pratique pluridisciplinaire, qui va du dessin à la performance, en passant par l’installation, la peinture ou encore la vidéo. Parce qu’ils répondent à des intérêts qui nourrissent ma réflexion de manière récurrente, certains de mes projets se démarquent par leur inscription dans le long terme.
Jade Moulin obtient son DNSEP à l’ESADHaR (École Supérieur d’Art et de Design) de Rouen avec les félicitations du jury en 2017, des lors elle obtient la Bourse Arts Visuels de la ville de Rouen qui l’emmènera à Cleveland, dans l’Ohio. Elle y produira pendant plusieurs semaines une série de photographies émanant de son quotidien sur place. Le banal est au centre de sa pratique, créant ainsi des œuvres relevant d’anecdotes s’imprégnant de l’environnement dans lequel elle évolue. Après plusieurs résidences à la Galerie l’H du Siège à Valenciennes, ou encore à l’Institut Français du Maroc de Tanger, Jade se nourrit de cette mobilité pour enrichir son travail.
« Mon intérêt se porte envers des choses qui peuvent paraître insignifiantes, inutiles voir inexistantes pour certains. Peut-être dans le but de leur redonner une valeur aux yeux des autres, ou simplement par peur qu’elles disparaissent si nous n’y faisons pas attention. L’habitude est en soit une action que l’on accompli avec facilité et qui demande peu d’attention, de par ces habitudes nous manquons grand nombre de moments, ce sont ces derniers que j’essaye de saisir. De part l’observation du réel et de ce qu’il a de plus anecdotique, j’extrais et je prélève ces différents éléments qui prennent sens. Le banal, le quotidien, Maurice Blanchot le définissait ainsi ; l’indétermination. Cette chose qui nous échappe, en évolution perpétuelle ; l’expérience du quotidien. »