Exposition collective – le geste du commun

Portrait filmé réalisé par Lam Son Nguyen – Lsnfilms

Cette exposition est soutenue dans le cadre du fonds PERSPEKTIVE pour l’art contemporain & l’architecture, une initiative du Bureau des arts visuels de l’Institut français d’Allemagne. Soutenu par le ministère de la Culture, l’Institut français de Paris
et le Goethe Institut.

le geste du commun

Pour leur seconde collaboration, le centre d’art KOMMET et la résidence nomade an· other here présentent à Lyon l’exposition collective le geste du commun. À l’issue d’une résidence croisée entre la France et l’Allemagne, les artistes Pierre Boggio, Julie Escoffier et Gisèle Gonon dévoilent le résultat de leurs recherches menées à Berlin et dans le village drômois de Montbrun-les-Bains. Cette exposition rassemble des oeuvres qui explorent la notion de communauté à travers nos liens aux récits, aux territoires et aux dynamiques collectives.

À la croisée du folklore, de l’oralité et des rituels collectifs, Pierre Boggio étudie les formes de transmission visibles et invisibles. Son installation convoque à la fois héritage familial, traditions culinaires et mythologies locales. Il revisite des figures légendaires sous forme de marmites, représentant la Tarasque, l’Ondine et l’Orcolat. Ces créatures, issues de récits populaires, incarnent des forces telluriques, des métamorphoses et des mythes de protection ou de menace, réactivant ainsi une mémoire collective.

Au cœur de ce travail, un livre de cuisine se construit, où chaque élément devient le témoin d’un patrimoine culinaire, nourri par les histoires et les expérimentations de celles et ceux qui les perpétuent. Durant l’exposition, les visiteur·euse·s sont invité·e·s à siroter un breuvage et à transmettre à l’écrit des anecdotes associées à la cuisine. Par ce moment convivial, son installation rappelle la manière dont les savoirs se diffusent notamment par la parole, le partage d’un repas ou la répétition d’un geste ancestral. En échange, l’artiste donne l’opportunité de composer un livret à partir des recettes qu’il met à disposition. Chaque feuille mobile se distingue par le choix d’une typographie propre et d’une illustration provenant de ses archives iconographiques, conférant à la recette une forme de personnification mystique. En ravivant ces modes de transmission à la fois personnels et universels, Pierre Boggio interroge la manière dont la cuisine structure nos liens sociaux, forge notre rapport au territoire et cultive un langage commun. Gisèle Gonon explore la campagne dans ses réalités agricoles et ses dimensions affectives. Son travail s’articule à partir de matériaux communs, enraciné dans une narration intime de la ruralité.

Pour son installation à KOMMET, Gisèle Gonon puise dans son histoire personnelle, évoquant une vie paysanne et des vies queer en milieu rural. Inspirée par l’héritage médiéval de Montbrun-les-Bains, elle réinterprète l’étendard traditionnel, symbole de ralliement et d’identité collective, pour y dresser les luttes de la communauté LGBTQIA+ sur une bâche de protection. Cette dernière est ornée de motifs de lavande, une plante à la couleur violette emblématique à la fois de la Drôme provençale et de la communauté queer. Gisèle Gonon y intègre la clé de tirant, élément servant à consolider la structure d’une bâtisse, qui devient ici métaphore de résistances et des liens d’une communauté à préserver. Ce motif se prolonge dans les fleurons, dont la conception s’inspire également de l’esthétique de l’Echinops ritro, fleur hermaphrodite communément appelée
« oursin bleu » que l’on retrouve aux abords de la résidence.

La bande sonore qui accompagne cet étendard, donne voix à celles et ceux qui projettent de nouvelles narrations à la campagne, inscrivant ainsi ces témoignages dans un paysage pouvant être perçu comme inhospitalier. À travers cette oeuvre, Gisèle Gonon affirme la possibilité d’une identité queer en milieu rural, ouvrant un espace où iels peuvent s’y épanouir.

Julie Escoffier examine les propriétés des matériaux et leurs symboliques ancestrales. Disposée au sol, son installation interroge l’action du temps sur la matière et la manière dont celle-ci est perçue, manipulée et activée. L’oeuvre prend la forme d’un foyer lumineux où des artefacts en colophane, une résine de pin translucide, sont reliés à un dispositif sonore. Sensible à la chaleur, ce matériau fragile révèle ici une dimension tactile et vibratoire. Ses formes évoquent les « pierres de sorcières », des roches naturellement perforées par l’érosion de l’eau, auxquelles on attribue des vertus protectrices. Des capteurs piézoélectriques enregistrent les vibrations du matériau au contact des visiteur·euse·s, générant une partition sonore évolutive et imprévisible. L’installation repose ainsi sur l’interaction et l’activation, proposant un rituel intuitif et silencieux. Cette expérience non verbale engage le corps et souligne notre rapport à un monde vulnérable, appelant à une attention mesurée et délicate.

En écho aux recherches de l’anthropologue britannique Tim Ingold, il règne une interdépendance entre l’organisme et son environnement. L’œuvre de Julie Escoffier illustre cette vision relationnelle du monde, où les êtres et les matières ne sont jamais isolés mais toujours pris dans un réseau d’influences et de transformations mutuelles.

Pierre Boggio, Julie Escoffier et Gisèle Gonon interrogent des actes qui valorisent nos liens, prolongent les résistances et accompagnent les transformations en cours. Chacune de ces installations invite à une expérience partagée, où le geste – qu’il soit culinaire, symbolique ou tactile – devient un outil de réappropriation et de résonance collective. Dans un monde marqué par des tensions et des mutations profondes, ces artistes ébauchent des micro-territoires relationnels où les récits se construisent au fil des interactions. Ainsi, le geste du commun ne se limite pas à une seule réflexion sur la communauté : il en active les mécanismes, réaffirmant l’importance des liens qui nous relient aux autres, aux espaces et à notre environnement.

Émilie d’Ornano et Livia Tarsia in Curia

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Biographies

Pierre Boggio vit et travaille à Lyon.
Diplômé d’un DNSEP en design graphique à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon et du Post-diplôme kaolin à l’École Nationale Supérieur d’art de Limoges, son travail a notamment été exposé à l’Espace Les Barreaux (Paris), au Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière, La Bonbonnière (Les Roches de Condrieu), à l’Attrape-couleurs (Lyon), ou encore en 2024 au project space WIRWIR pendant qu’il effectue une résidence avec an· other here (Berlin). En 2022, il cofonde P.B. City, un projet curatorial et artistique à l’origine d’expositions à l’Atelier LaMezz (Pierre-Bénite) et dans plusieurs espaces lyonnais tels que Monopôle, La Factatory, le Réfectoire des Nonnes et la BF15.

Julie Escoffier vit et travaille à Lyon. Diplômée d’un DNSEP de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon en 2013, elle complète sa formation au post-diplôme de l’E.N.P.E.G « La Esmeralda » à Mexico. Son travail a été présenté en France et à l’international, notamment à Festival Mouvement d’art (La Teste-de-Buche), à Kashagan (Lyon), à Untitled Art (Miami), à ALMANAQUE fotográfica (Mexico), à Efrain Lopez Gallery (Chicago) et à la Galerie Les Territoires (Montréal). Parallèlement, elle prend part à plusieurs résidences artistiques, dont CASA WABI (Puerto Escondido, Oax.) en 2017, Le Centre International d’Art et du Paysage de l’île de Vassivière (Beaumont-du-Lac) en 2021 et an· other here (Berlin) en 2024.

Gisèle Gonon vit et travaille à Berlin. Diplômée d’un DNSEP de l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne en 2005, elle intègre en 2018 le programme de formation postuniversitaire Goldrausch à Berlin. Son travail a été présenté dans divers musées et lieux d’exposition à travers l’Europe, notamment au KINDL (Berlin), à l’EKKM Contemporary Art Museum (Tallinn), à la Bundeskunsthalle (Bonn), à gr_und (Berlin), à la Leipziger Baumwollspinnerei (Leipzig) et lors du Week-end de l’art contemporain (Bordeaux). Elle participe à plusieurs résidences artistiques, parmi lesquelles La Factatory (Lyon) et Tallinn Art Hall (Tallinn) en 2021 et également avec an· other here (Montbrun-les-Bains) en 2024.

Pierre Boggio
Vue d’installation, 2025
Conception et réalisation table : Margaux Auria
Crédits : Lucas Zambon
Pierre Boggio
Lune & Ouroboros, 2025
Grès blanc, engobe, émail, lustre
28 × 28 × 15 cm
Crédits : Lucas Zambon
Pierre Boggio
Crédits : Lucas Zambon
Gisèle Gonon
Dissidences des Champs, 2025
Installation : Bâche de protection argentée et noire brodée à la machine à coudre mécanique et cousue à la main, fils de couleur rose, jaune, violet et noir
Tubes en acier gravés à la main s’inspirant de la fonte Robert·e d’Eugénie Bidaut de la collective de création typo·graphique Bye Bye Binary.
Sculptures en fer forgé patinées à la cire d’abeille, réalisées en collaboration avec Lucas Poutout.
240 × 200 × 260 cm

Son : Texte en français, boucle audio 06’04’’
Performeuses : Colette Angeli, Nico Maria Moscatelli, Gisèle Gonon. Avec la contribution des personnes de la communauté LGBTQIA+ qui ont participé aux évènements « Café-Gâteau Queer » pendant le temps de résidence artistique dans la Drôme provençale à l’automne 2024.
Ce texte prend ces racines de ces ateliers d’écriture et de lecture collective ainsi que du point de vue situé de l’artiste en tant que lesbienne queer.
Mixage son : Ὀρφεύς
Détail de l’œuvre de Gisèle Gonon « Dissidence des Champs », 2025.
Sculpture en fer forgée patinée à la cire d’abeille, réalisée en collaboration avec Lucas Poutout.
Crédits photos : Lucas Zambon
Détail de l’œuvre de Gisèle Gonon « Dissidence des Champs », 2025.
Sculpture en fer forgée patinée à la cire d’abeille, réalisée en collaboration avec Lucas Poutout.
Crédits photos : Lucas Zambon
Détail de l’œuvre de Julie Escoffier « entières même brisées, elles sont le feu et l’eau dans la même transparence immortelle », 2025.
Crédits : Lucas Zambon
Détail de l’œuvre de Julie Escoffier « entières même brisées, elles sont le feu et l’eau dans la même transparence immortelle », 2025.
Crédits : Lucas Zambon
Détail de l’œuvre de Julie Escoffier « entières même brisées, elles sont le feu et l’eau dans la même transparence immortelle », 2025.
Crédits : Lucas Zambon

Bérénice Nouvel – Tainted Love

Portrait filmé réalisé par Lam Son Nguyen – Lsnfilms

TAINTED LOVE

La pratique artistique de Bérénice Nouvel s’inscrit dans un jeu subtil d’illusions visuelles, déstabilisant volontairement la perception des spectateur·rices. Ses œuvres, qu’il s’agisse de toiles tendues, de bas-reliefs ou d’objets hybrides, étendent le langage pictural. En manipulant les matériaux mêmes de la peinture — châssis, toiles, pigments — elle explore les relations entre le faux et le réel, entre l’objet et l’image. Elle bouscule les codes traditionnels de la peinture en repoussant ses frontières habituelles. À travers des trompe-l’œil, Bérénice Nouvel s’appuie sur des motifs fictifs qui convoquent des univers variés allant de l’artisanat à la culture populaire en passant par le décor de théâtre.

À travers une série d’œuvres mêlant peinture, sculpture et installation, Bérénice Nouvel propose d’explorer à KOMMET un univers où le tangible côtoie l’illusion. L’exposition Tainted Love transforme l’espace en une scène empreinte d’onirisme et d’artifice. Dès l’extérieur, les vitrines embuées, ornées de cœurs tracés à la main, laissent entrevoir un paysage à la fois romantique et mystérieux. Pensé comme une ultime couche de peinture, le vinyle autocollant appliqué sur les vitrines suggère l’effet d’un glacis : une fine pellicule translucide qui, dans la tradition picturale, enrichit la profondeur et les nuances des couleurs tout en laissant transparaître les couches sous-jacentes.

En franchissant le seuil, une étrange sensation d’immersion s’impose, comme si la peinture murale enveloppait les visiteur·euses dans un bain de couleurs. Comme suspendu au-dessus des nuages, on a le sentiment de plonger au cœur même de la peinture, de se glisser entre des couches superposées où la lumière intensifie et sublime l’effet d’illusion.

Les œuvres de Bérénice Nouvel prennent souvent des formes ambiguës, jouant sur les échelles et les statuts. Adossé à la peinture murale, un miroir monumental aux reflets bleutés renvoie tout autant à un monochrome radical qu’à un élément de décor cartoonesque. Son cadre doré, à mi-chemin entre esthétique bourgeoise raffinée et réinterprétation kitsch, évoque les objets déco standardisés proposés par des enseignes comme BUT ou Action.

Sur le sol, une boîte peinte imitant le motif du faux bois fait office à la fois de caisse de transport et de socle pour des éditions. Les visiteur·euses sont invité·es à interagir avec cette œuvre et, s’iels le souhaitent, à repartir avec un exemplaire de Painted Love.

Bérénice Nouvel intègre l’écriture comme un médium à part entière dans son travail. Son texte accompagne cette exposition comme une déclaration d’amour — parfois ironique, parfois nostalgique — pour la peinture et ses multiples registres. À travers ses mots, elle établit un lien entre sa pratique artistique et ses expériences personnelles, mêlant des références au monde de l’art contemporain à des gestes plus quotidiens, tels que peindre les murs d’une cuisine ou réaliser des peintures publicitaires.

Le titre de cette autofiction, un jeu de mots inspiré de la célèbre chanson Tainted Love, met en avant l’ambiguïté et la richesse des significations présentes dans Painted Love. En effet, il traduit les multiples interprétations possibles, reflétant les nombreux niveaux de lecture que l’artiste tisse dans ses œuvres.

L’exposition plonge les visiteur·euses dans un environnement où chaque élément semble issu d’un rêve dont les clés de compréhension restent partiellement voilées. Les objets, volontairement factices, prennent des allures d’indices épars. Dans cet univers où l’artifice dialogue avec la poésie, chaque détail oscille entre décor, sculpture et illusion picturale. Tainted Love offre aux spectateur·ices un espace propice à la projection de leurs propres récits et interprétations.

Émilie d’Ornano

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Biographie

Née en 1997 à Saint-Étienne, Bérénice Nouvel vit et travaille à Nantes. Elle obtient un DNA à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, qu’elle réalise en parallèle de son Master Recherche en histoire de l’art à l’Université Lyon 2. Dans ce cadre, elle rédige un mémoire intitulé Contre-courant : femmes peintres du groupe Trompe-L’œil Réalité à Lyon (1981-2003), sous la direction de Damien Delille. En 2023, elle est titulaire d’un DNSEP à l’École des Beaux-Arts Nantes. Son travail a notamment été présenté à la galerie RDV (Nantes), la Maison Salvan (Labège) ou encore au centre d’art contemporain Paradise (Nantes). Invitée par le POCTB, elle prépare un solo show prévu en 2025 à Aubigny-sur-Nère. Depuis 2020, elle est également membre de la collective d’artistes et designaires féministe “Club Mæd”. Elle est actuellement résidente aux ateliers BONUS à Nantes.

Crédits : Lucas Zambon
Crédits : Lucas Zambon
Crédits : Lucas Zambon
Crédits : Lucas Zambon
Crédits : Lucas Zambon

Bye Bye Peanuts – Performance culinaire

𝗧𝗢𝗡𝗬 𝗚𝗔𝗥𝗡𝗜𝗘𝗥 : 𝗔𝗥𝗖𝗛𝗜 𝗡𝗢𝗨𝗩𝗘𝗔𝗨 !
𝗣𝗲𝗿𝗳𝗼𝗿𝗺𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗰𝘂𝗹𝗶𝗻𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝘂 𝗱𝘂𝗼 𝗕𝘆𝗲 𝗕𝘆𝗲 𝗣𝗲𝗮𝗻𝘂𝘁𝘀

Le centre d’art KOMMET s’est associé à la Cité Musée Tony Garnier pour une soirée événement le jeudi 21 novembre 2024 dédiée au dévoilement de son nouveau nom et de sa nouvelle identité graphique.

Tony Garnier portait une vision unique de la cité qu’il concevait comme un lieu de vie favorisant le bien-être, les échanges et la convivialité entre les habitant·es. Inspiré par cette approche humaine et sociale de l’urbanisme, nous avons souhaité inviter les plasticiens culinaires Bye Bye Peanuts afin d’offrir au public un moment d’interaction et de partage. Leur intervention prolonge cet esprit cher à Garnier, en proposant une performance gustative en résonance avec sa vision et la nouvelle identité graphique du musée, réalisée par Guerillagrafik.

Crédits : Estefania Henriquez Cubillos
Crédits : Estefania Henriquez Cubillos
Crédits : Estefania Henriquez Cubillos
Crédits : Estefania Henriquez Cubillos
Crédits : Lucas Zambon

Résidence franco-allemande avec an• other here

Projet de coopération culturelle en collaboration avec la résidence nomade an• other here et en partenariat avec l’Institut fûr Alles Mögliche (Berlin) et le collectif Polynome (Marseille).

Trois artistes ont bénéficié d’une résidence de recherche et de création croisée entre la France et l’Allemagne. Dans le cadre de ce projet, divers évènements ont eu lieu : restitutions de résidences et l’exposition collective “le geste du commun” à KOMMET.

Avec le précieux soutien de l’Institut français, Ville de Lyon, Métropole de Lyon, Fonds citoyen franco-allemand, Consulat général de la République fédérale d’Allemagne, Noonsi Productions et Les Transhumances artistiques.

Julie Escoffier (FR, Lyon)

Au cours de sa résidence à Berlin, Julie Escoffier mène des recherches phoniques sur la colophane (résine de pin) et ce qu’elle nomme des sculptures d’offrandes conçues pour accueillir des libations. Elle s’inspire des pierres de sorcières – percées par l’action de l’eau, associées à des croyances protectrices – ainsi que d’objets symboliques récemment découverts. Cette recherche sur les pratiques rituelles l’amène à repenser l’idée d’offrande, non plus destinée à une divinité particulière, mais centrée sur les interactions entre l’humain et le non-humain à travers la matière. Dans ce cadre, elle crée de nouvelles formes en colophane, qui intègrent un langage visuel et sonore activé par le public lors de la restitution de sa résidence.

Pierre Boggio (FR, Lyon)

Lors de sa résidence à Berlin, Pierre Boggio façonne des liens entre Lyon et Berlin en collectant des recettes, des anecdotes et des mythes sur les racines culinaires de ses interlocuteur·ice·s, qu’iels soient natif·ve·s d’Allemagne ou d’ailleurs. Ses céramiques, créées spécifiquement pour ces moments de partage, deviennent des objets rituels qui catalysent des instants de convivialité et de rencontre. En étant à Berlin avec ses propres ustensiles hérités de son histoire familiale, Pierre Boggio amorce un dialogue entre son passé et les influences locales qu’il découvre progressivement. Ici, la terre à grès donne corps aux figures folkloriques de la Tarasque provençale, de l’Ondine de la mythologie germanique et de L’Orcolat de la tradition populaire friulane. Lors de la restitution, le public est invité à déguster une recette préparée par l’artiste, servie dans des assiettes inspirées de l’automne berlinois et à partager leurs relations personnelles liées à la cuisine.

Gisèle Gonon (DE – Berlin)

Après deux mois de résidence à Montbrun-les-Bains dans la Drôme, Gisèle Gonon ramène le fruit de ses recherches à Berlin, son lieu de vie. Elle s’est tournée vers des matériaux empruntés à la ruralité, comme le fer forgé et la bâche de protection, en référence à des savoir-faire anciens et aux composants d’ouvrage, pour façonner une sculpture et une performance qui transforment et déconstruisent l’étendard traditionnel pour en faire un symbole de ralliement queer. À l’Institut für Alles Mögliche, elle montrera les traces de sa performance inspirée des criées publiques, réalisée le 17 novembre avec le collectif Polynome, accompagnées de la pièce qu’elle a produit, dont une petite édition.

Restitution de résidence de Gisèle Gonon à Montbrun-les-Bains par Mathias Chachay

Retour en images sur la restitution de résidence de l’artiste Gisèle Gonon à Montbrun-les-Bains. Cet événement s’est déroulé le dimanche 24 novembre 2024 dans le jardin ainsi que dans la maison de la résidence an• other here.

Crédits : Estefania Henriquez Cubillos
Crédits : Estefania Henriquez Cubillos
Crédits : Estefania Henriquez Cubillos

Retour en images sur la restitution de résidence des artistes Pierre Boggio, Julie Escoffier et Gisèle Gonon à Berlin. Cet événement s’est déroulé le vendredi 29 décembre 2024 à l’Institut für Alles Mögliche.

Crédits : Paula G.Vidal
Crédits : Paula G.Vidal
Crédits : Paula G.Vidal

Nostal Chic – SWISS FLEX

Portrait filmé réalisé par Lam Son Nguyen – Lsnfilms

SWISS FLEX

Exposition en résonance avec la Biennale de Lyon

David Bregenzer, Samuel Rauber et Jonas Weber fondent en 2018 le collectif Boyband CHIC. À travers la performance vidéo, ils questionnent la culture populaire et notamment la musique pop. En 2023, David et Samuel font évoluer ce projet, réorientant leur pratique artistique en duo vers des installations combinant vidéo, son, sculptures et ready-mades. Swiss Flex marque leur première exposition personnelle en tant que Nostal Chic.

À KOMMET, le duo explore le concept de hyggelig, créant un environnement à la fois étrange et artificiel. Hyggelig est un terme danois difficilement traduisible en français, car il englobe plusieurs notions liées au confort et au bien-être. Il évoque une ambiance chaleureuse, conviviale et accueillante, où l’on se sent bien et en sécurité. Ce mot est souvent employé pour décrire des moments simples et agréables, comme se retrouver chez soi entouré de ses proches, profiter d’une atmosphère cosy avec des bougies allumées, ou savourer une boisson chaude lors d’une soirée hivernale.

Dans ce même registre, la vidéo Cozy Cabin Ambience s’inspire des “vidéos de relaxation” populaires sur YouTube, où le crépitement d’un feu de cheminée et le sifflement du vent créent une atmosphère apaisante. Cette tranquillité est brusquement interrompue lorsqu’un personnage féminin apparaît à l’écran et engage une conversation avec les visiteur·euses. Dans l’exposition, Nostal Chic brouille ainsi la frontière entre réalité et simulation, invitant le public à plonger dans un monde miniaturisé où l’interaction, bien que suggérée, est en réalité soigneusement contrôlée.

Sur les murs de l’espace d’exposition, une série de cartes postales est encapsulée à la manière d’inclusions d’ambre. Ces inclusions, où des éléments naturels sont piégés dans de la résine fossilisée, préservent des fragments du passé, figés dans le temps. On y voit des enfants poser parmi des répliques miniaturisées de monuments, donnant l’impression de géants confinés dans un univers rétréci où le jeu semble interdit. Ces images, bien que floues et ambiguës, permettent aux spectateur·ices de s’identifier ou de projeter leurs propres souvenirs d’enfance.

David Bregenzer et Samuel Rauber s’amusent des changements d’échelles. Les maisons, malgré leur petite taille, regorgent de détails qui laissent entrevoir une vie à l’intérieur. Un feu de cheminée simulé, perceptible à travers un léger crépitement et un scintillement rougeâtre visible à travers les vitres, évoque la chaleur et le confort d’un foyer. De même, le scintillement d’un téléviseur à travers certaines fenêtres, accompagné des sons de programmes télévisés, renforce cette impression de vie paisible au sein de ces maisons.

Ce sentiment de sécurité et de confort est réservé aux habitant·es simulé·es des maisons miniatures, tandis que les spectateur·rices, surplombant la scène, ne peuvent que deviner ce qui se passe réellement à l’intérieur. Les maisons, perchées sur des formations rocheuses, semblent simultanément isolées et protégées, instaurant une ambivalence entre l’idée de refuge et celle de confinement. Cette dualité révèle comment la maison individuelle est perçue : un symbole éternel de confort et de protection, mais aussi un stéréotype qui, sous son apparence rassurante, invite à une réflexion critique. Ces œuvres questionnent la manière dont nous projetons nos idéaux de sécurité et de confort sur des espaces qui, en réalité, peuvent se révéler aussi fragiles qu’illusoires. Par exemple, la vidéo Nachem räge schint sunne (Après la pluie, le soleil brille) montre une boîte à musique en forme de chalet suisse qui, une fois ouverte, dévoile une réalité désenchantée. Bien que la musique traditionnelle suisse qui accompagne la scène soit joyeuse, l’ouverture du chalet est mystérieuse. Le toit se soulève, mais il est impossible de discerner ce que renferme réellement cette maison.

L’exposition invite à réfléchir sur la manière dont nous construisons nos propres illusions pour atteindre le bonheur et éprouver le hyggelig. Cette immersion dans une virtualité rassurante remet en question notre propre réalité. En oscillant entre le réel et l’illusion, Swiss Flex interroge la fragilité de nos certitudes et nous pousse à considérer que notre quête de confort et de sécurité pourrait reposer sur des fondations aussi instables que séduisantes.

Émilie d’Ornano

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Biographies

Né en 1991 à Berne, David Bregenzer vit et travaille à Bâle en Suisse. Il est diplômé d’un Master d’Art et de Design, Institut d’enseignement d’Art et de Design (IADE) à Bâle en 2019.  Son travail a notamment été présenté au Cinéma REX à Berne (CH), à Garage COOP et à la Chaufferie à Strasbourg (FR) lors de l’évènement transfrontalier Regionale 23 ou encore au Musée d’art à Thoune (CH).

Né en 1990 à Berne, Samuel Rauber vit et travaille à Berne en Suisse. Il est diplômé d’un Master d’Art en éducation artistique avec une spécialisation en création et transmission à la Haute école des arts de Zurich en 2016. Il exerce également en tant que curateur indépendant. Son travail a notamment été présenté au Cinéma Apollo à Kreuzlingen (CH), à Garage COOP et à la Chaufferie à Strasbourg (FR) lors de l’évènement transfrontalier Regionale 23 ou encore au Musée d’art à Olten (CH).

Crédits : Nostal Chic
Crédits : Nostal Chic
Crédits : Nostal Chic
Crédits : Nostal Chic
Crédits : Nostal Chic
Crédits : Nostal Chic
Crédits : Nostal Chic

Triennale art nOmad – évènement hors-les-murs

KOMMET a accueilli la 4ème Triennale art nOmad le vendredi 27 septembre de 15h à 22h30 place Gabriel Péri à Lyon

Évènement hors-les-murs en résonance avec la Biennale de Lyon

LA MAISON INITIALE : UNE ODYSSÉE NÉONOMADE
Une performance conduite par Clorinde Coranotto

La Triennale art nOmad est une performance en camion, collective et participative qui se déplace le temps qu’elle dure, allant jour après jour à la rencontre de nouveaux publics, qu’elle reçoit autour de son camion (le Véhicule art nOmad ou « Van »). Cette triennale est conduite par son auteure Clorinde Coranotto et portée par l’association art nOmad (basée à Arnac-la-Poste).

Pour cette quatrième édition, celle-ci invite David Legrand, artiste collectif et “oiseau, nomade, pèlerin, presque fugitif”, à tisser un commissariat où les œuvres d’autres artistes “oiseaux” de tous horizons s’enchevêtrent dans une volonté de dialogue ouvert et inattendu. Le Van mutant abritant leurs histoires intimes devient alors maison roulante, miroitante et foraine.

Ainsi, vendredi 27 septembre, sur la place publique, une tribu passagère composée des membres d’art nOmad, du commissaire David Legrand, d’artistes, d’étudiant•es et d’enseignant•es de l’École nationale supérieure d’art et de design de Limoges fera découvrir aux habitants de Lyon – en avant-première – cette exposition placée sous le signe des hybridations et génératrice de liens de toutes sortes. De son rituel d’installation dans l’après-midi à celui de son démontage à minuit, les publics pourront aussi librement et gratuitement assister à des projections et des performances, dont celles de Lionel Magal dit Fox et de Rémi Voche, et participer en continu à des ateliers d’arts plastiques ouverts à tou•tes.

Artistes présenté•es :

Juan Aizpitarte / Leigh Barbier / Johana Beaussart / Arnaud Borde / Fabrice Cotinat / Estelle Deschamp / Lisa Di Giovanni / Françoise Goria / Nacima Gourbi / Séverine Hubard / In Vitro (Xiyue Hu et Xing Xiao) / Boris Lehman / Rainier Lericolais / Marie Losier / Lionel Magal dit Fox / Charlemagne Palestine / João Tabarra / Danielle Vallet Kleiner / Rémi Voche / Woojung Yim / Philippe Zunino

Juliette Guerin – 100% TASTY

Portrait filmé réalisé par Lam Son Nguyen – Lsnfilms

100% TASTY

Juliette Guerin déploie un travail protéiforme qui conjugue vidéo, photographie, sculpture et installation. Dans ses œuvres, elle utilise comme matière première une multitude d’objets du quotidien issue de la culture populaire. En s’inspirant des codes de la publicité, des réseaux sociaux ou des tutoriels en ligne sur YouTube, elle élabore des mises en scène à la fois étranges et comiques. En 2018, elle réalise notamment une vidéo pour le prix Linossier où des chirurgiens tentent de recréer un gigantesque steak à partir de protéines en poudre pour sportifs. Depuis, elle continue d’explorer les thématiques de l’alimentation industrielle et de l’influence de la publicité sur nos désirs et nos perceptions.

Pour sa première exposition personnelle, Juliette Guerin dévoile sa vaste collection de près de 200 sachets de bonbons et de poudres alimentaires. Depuis 2019, elle glane d’étonnantes friandises, caramels, poudres, épices et sucettes de toutes sortes. Le titre 100% Tasty est lui-même emprunté à un bonbon en forme de hamburger miniature. La notion de collection revêt une importance particulière dans sa pratique artistique. Avant de se tourner vers les bonbons et les poudres, elle collectait des images sur internet, classées selon des catégories évocatrices de notre société consumériste : corps, machines, nourriture. Au-delà de son lien avec l’enfance, elle évoque l’accumulation, les manques et les obsessions absurdes.

Une partie de sa collection est présentée sous forme de photographies et de vidéos sur les murs du centre d’art, tandis que l’intégralité est accessible aux visiteur•ices via une édition mise à leur disposition. La multiplicité de ces images offre une critique aussi stimulante que malaisante de la marchandisation, du capitalisme et de la mondialisation.

Les photographies accrochées au mur reflètent l’esthétique d’une machine à sous, où l’on tente d’aligner des symboles identiques pour gagner le jackpot. Juliette Guerin présente ces objets dans toute leur ambiguïté, questionnant les mécanismes de désir et de dégoût induits par le marketing publicitaire. Ces images oscillent entre la séduction visuelle des emballages et la réalité parfois dérangeante de leur contenu. On observe sur ces images des représentations de billets de banque, oreille, jerrican d’essence, autant d’objets et parties du corps rarement associés à des recettes de cuisine.

Dans son installation vidéo, les bonbons et les poudres alimentaires deviennent les symboles d’un univers dystopique, où la frontière entre ce qui semble attrayant et la réalité dérangeante devient floue. Les spectateur•ices, initialement confronté•es à ce qui semble être une simple démonstration de recette, sont rapidement plongé•es dans une ambiance de film de science-fiction, évoquant l’esthétique étrange et perturbante du cinéaste David Cronenberg.

En explorant la frontière entre réalité et fiction, Juliette Guerin s’approprie les codes de la publicité, des tutoriels en ligne et des vidéos d’unboxing pour mieux les détourner. À travers ces stratagèmes, elle révèle l’absurdité inhérente aux discours commerciaux et aux représentations idéalisées de la consommation. En questionnant notre culture populaire, cette exposition nous plonge dans un univers à la fois savoureux, grinçant et satirique, suscitant à la fois plaisir gustatif et dégoût, où chaque œuvre invite à une réflexion sur les artifices visuels et les techniques de manipulation utilisé•es pour provoquer le désir chez les spectateur•ices.

Émilie d’Ornano

En collaboration avec Studio H13

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Biographie

Née en 1992, Juliette Guerin vit et travaille à Marseille. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2018. En 2019, elle participe à la création de l’association Panthera, collectif et ateliers d’artistes à Marseille. En 2020, elle obtient un certificat de formation de plasticienne intervenante (CFPI) à École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée et développe un travail de transmission et d’œuvres collectives. Son travail a notamment été présenté au Musée d’art contemporain de Lyon, à la Friche la Belle de Mai à Marseille, à Zebra3 à Bordeaux ou encore à festival Éclats à Bruxelles.

Expo collective – IT’S A TRIPLE DING DONG!

IT’S A TRIPLE DING DONG!

Sacha Collin Rivière, Henri Grandgarçon et Marguerite Rouan

En 2023, KOMMET a lancé le programme d’accompagnement et de professionnalisation KOMM! en partenariat avec l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon. Ce dispositif vise à offrir aux diplômé·es inscrit·es en FCP (formation complémentaire de professionnalisation) une meilleure connaissance et analyse de l’environnement professionnel de l’art contemporain. L’exposition It’s a triple ding dong! est née du désir de poursuivre ces échanges et de se réunir à nouveau, neuf mois après la fin du programme. Ainsi, le centre d’art devient un lieu propice à d’heureuses retrouvailles, évoquant fugacement la maison de famille dans laquelle on partage des moments complices ou de chamailleries. Depuis leur première rencontre à l’école d’art, Sacha Collin Rivière, Henri Grandgarçon et Marguerite Rouan entretiennent une amitié forte et sincère. Dans cette exposition, les artistes témoignent de leur lien indéfectible malgré la distance qui les sépare désormais.

Henri Grandgarçon tisse des récits intimes à partir de 24 tickets de caisse rassemblés entre septembre 2023 et mars 2024. Conservés suite à des achats réalisés dans des supermarchés lors de sorties culturelles ou encore en pharmacie, les tickets deviennent des témoins de moments de vie, des traces tangibles de nos habitudes de consommation. Henri va au-delà du simple récit des achats factuels, il nous entraîne dans une introspection sur ce que ces achats révèlent de nos existences. Progressivement, les récits nous conduisent vers une réflexion plus globale sur l’amour, l’amitié et les moments d’isolement, transformant ainsi l’achat matérialisé par le ticket de caisse, en un souvenir chargé d’émotions et de significations multiples.

Inspirée par l’esthétique camp[1], Marguerite Rouan entremêle dans cette exposition ses propres photographies avec des images puisées dans la culture populaire. Après avoir quitté l’appartement qu’elle partageait avec Henri, elle débute cette série à partir d’un poème qu’elle lui dédie. Ce logement est devenu le symbole d’une intimité partagée par le trio, où chaque objet, chaque pièce raconte une part de leur histoire commune. Son travail évoque de vrais et faux souvenirs, entre les aspirations et les fantasmes que l’on peut projeter sur une relation. Chaque image est soigneusement sélectionnée, méticuleusement maquillée, puis protégée par un vernis, dans l’espoir de figer et de rendre intact ces souvenirs. Marguerite pose un regard tendre et teinté d’humour sur les relations et la manière dont elles nous façonnent.

Sacha Collin Rivière convoque une esthétique liée au BTP qui engage étonnement force et fragilité. À travers la présence de ces trois étais sablés, il recrée de nouvelles fondations à KOMMET. Ces piliers permettent au groupe de traverser les défis et les changements, soulignant ainsi l’importance de chaque membre pour la stabilité et l’équilibre de leur lien, tout comme un étai est indispensable à la construction d’une maison. Parmi ces trois objets, deux sont identiques, évoquant la dynamique souvent complexe d’une amitié impliquant plusieurs personnes. Dans cet équilibre instable entre la rigueur de l’objet et la fragilité du sable, se profile une métaphore de la relation humaine. Tout comme le sable qui glisse entre les doigts, les souvenirs et les liens peuvent être fuyants, soumis aux aléas du temps et de la vie.

En exprimant tout l’amour qu’iels se portent mutuellement, le trio aborde de manière intime et sensible les défis liés à leur relation à distance. Iels explorent différentes façons de préserver la trace et le souvenir des moments qui marquent une amitié, offrant ainsi une réflexion touchante sur la construction des liens qui nous unissent mais aussi sur ce qu’il peut en rester au fil du temps.

Émilie d’Ornano

En partenariat avec l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon et le CAP • Centre d’art de Saint-Fons

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Biographies

Né en 1997 à Toulouse, Sacha Collin Rivière vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2022. Son travail est notamment présenté au centre d’art la Halle de Pont-en-Royans ou encore publié dans la revue anglaise Odious Rot. Il est actuellement résident de l’atelier ChezKit à Pantin.

Né en 1998, Henri Grandgarçon vit et travaille à Bruxelles. Il est diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2022 et poursuit actuellement la formation « Textes et Création Littéraire » à la Cambre (Bruxelles) dans le cadre de l’écriture de son premier ouvrage personnel. En 2020, il expose à Mimesis (Villeurbanne) et participe à une résidence à Moly-Sabata (Sablons) la même année. En 2023, il bénéficie d’une résidence aux Ateliers Médicis dans le cadre du programme « Création en cours ». En 2022, il co-fonde avec David Pons la revue de poésie Tendre, puis en 2023, il lance le projet musical Rose Garçon avec le producteur Nuage Rose.

Née en 1996 aux Lilas, Marguerite Rouan vit et travaille à Lyon. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2022. Son travail a notamment été présenté à la galerie Héloïse (Paris), à. la galerie Domus (Lyon) et effectue en 2023 une résidence à l’Espace Artaud (Lyon). Elle est actuellement résidente aux ateliers du CAP • centre d’art de Saint-Fons.


[1] L’esthétique camp est un mouvement artistique né dans les milieux underground et queer des années 1960, caractérisé par une appréciation délibérée du kitsch, de l’ironie et de l’extravagance Ce terme a été popularisé par l’essayiste américaine Susan Sontag en 1964 avec son ouvrage intitulé Notes on Camp.

Vue d’exposition des artistes Henri Chanut, Sacha Collin-Rivière et Marguerite Rouan.
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition des artistes Henri Chanut, Sacha Collin-Rivière et Marguerite Rouan.
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition de l’artiste Henri Chanut
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition de l’artiste Sacha Collin-Rivière
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition des artistes Henri Chanut, Sacha Collin-Rivière et Marguerite Rouan.
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition de l’artiste Sacha Collin-Rivière
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition de l’artiste Sacha Collin-Rivière
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière
Vue d’exposition de l’artiste Henri Chanut
Crédit photo : Sacha Collin-Rivière

AuchKatzStudio – EXTREME SITTING

Portrait filmé réalisé par Lam Son Nguyen – Lsnfilms

EXTREME SITTING

AuchKatzStudio, formé en 2017 par Elsa Belbacha Lardy et Thomas Thibout, est un duo de plasticien et designer. Leur collaboration vise à déployer des installations immersives où la couleur agit comme un lien entre le solide et le précaire, l’inerte et le vivant. Ensemble, les artistes explorent la perméabilité entre art fonctionnel et design sculptural. Pour ce solo show en deux volets, les spectateur•ice•s sont invité•e•s à ralentir et à prendre le temps d’explorer et d’expérimenter l’exposition à KOMMET et dans le Parking LPA Saint-Antoine.

Le titre de cette double exposition évoque une notion fascinante qui va au-delà de la simple action de s’asseoir. Il suggère une activité qui allie contemplation et immersion en pleine nature. Dans divers articles publiés sur Internet, l’appellation « extreme sitting » est décrite comme un sport où les participants s’assoient dans des lieux extrêmes ou inhabituels, les incitant ainsi à observer et à apprécier la beauté naturelle qui les entoure. Robert Silk, rédacteur en chef du magazine Travel Weekly, a inventé ce néologisme pour présenter cette discipline. En 2020, il l’expérimente notamment dans le désert de Mojave en Californie ainsi qu’en Antarctique.

Dans le premier volet à KOMMET, AuchKatzStudio propose de découvrir un paysage évocateur empreint de légèreté. Des formes, disposées au sol, suscitent l’étonnement par leur aspect trompeur. Initialement perçues comme des blocs massifs et pesants, elles se révèlent être en réalité légères et molles au toucher. Leur apparence énigmatique rappelle un environnement à la fois familier et étranger, semblable tantôt à un glacier, tantôt à un paysage domestique venu d’ailleurs. Leur conception vise également à favoriser l’interaction des visiteur•ice•s avec l’exposition. En esquissant des formes rappelant, par exemple, celles d’un canapé, les artistes aspirent à créer un environnement convivial où les spectateur•ice•s se sentent invités à interagir en touchant et en s’asseyant sur les œuvres. Ainsi, AuchKatzStudio nous invite à nous approprier pleinement l’espace. Suspendue au plafond, la texture souple de l’œuvre crée une illusion de fluidité. Cette combinaison inattendue de caractéristiques malléables, rigides et liquides crée un environnement visuel à la fois fascinant et mystérieux que l’on retrouve également dans le parking Saint-Antoine.

Dans ce second volet, les artistes plongent les visiteur•ice•s dans une nouvelle version souterraine, laissant place une fois encore à une coexistence intrigante et floue entre passé, présent et futur. Les œuvres émanent d’un processus créatif mêlant reproductions d’artefacts antiques et technologies contemporaines. À partir de modélisation 3D issues de bases de données de musées archéologiques, de nouveaux vestiges prennent forme, offrant une spéculation sur un monde disparu ou futur, encore méconnu. Dans cette installation, les artistes ont puisé leur inspiration à la fois dans la Saône, rivière qui longe le parking Saint-Antoine, et dans le processus de fouilles préalable à sa construction lancé en 2015. À travers des objets martelés et des histoires suggérées, une narration complexe se déploie, invitant chacun•e à interpréter et à imaginer les récits derrière chacun de ces artefacts.

Dans cette exposition en deux volets où la réalité se confond avec la fiction, où les lignes temporelles s’entrelacent, AuchKatzStudio propose une expérience où chaque visiteur•ice est invité•e à explorer de multiples interprétations et à élaborer des conjectures. À travers chaque détail, chaque texture, chaque symbole, se dessinent des univers narratifs et contemplatifs où s’entremêlent énigmes temporelles.

Émilie d’Ornano

En partenariat avec le parking Saint-Antoine LPA

Biographie

Né•es en 1993, Elsa Belbacha Lardy et Thomas Thibout vivent et travaillent à Reims. Elsa Belbacha-Lardy est diplômée de L’ENSA de la Villa Arson en juin 2019, tandis que Thomas Thibout est diplômé de l’ENSBA Lyon en juin 2020. En 2017, iels fondent ensemble AuchKatzStudio. Leur travail a été exposé à Chapelle XIV (Paris), à la Design Week 2023 (Stockholm) à l’espace Vanderboght (Bruxelles) ou encore à la foire ART-O-RAMA (Marseille).

Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio au parking LPA. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio au parking LPA. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio au parking LPA. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio au parking LPA. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio au parking LPA. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio à KOMMET. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio à KOMMET. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio à KOMMET. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue d’exposition des artistes AuchKatzStudio à KOMMET. Crédit photo : Lucas Zambon

Expo collective – RELIQUES SENTIMENTALES – 5 ans de KOMMET

✹ Exposition Reliques sentimentales

Du 9 au 17 février 2024, l’exposition Reliques sentimentales a permis d’offrir aux visiteur•ice•s l’opportunité de (re)découvrir et de porter un nouveau regard sur la programmation du centre d’art, le tout dans un dispositif de monstration inédit. Ces œuvres – certaines ayant été exposées à KOMMET – sont les témoins des cinq années d’activité et des liens qui se sont tissés avec les artistes.

Artistes présenté•es :

Alexandre Caretti
Johanna Cartier
Dounia Chemsseddoha
Cyprien Desrez
Rémy Drouard
Damien Fragnon
Lisa Hoffmann
Hélène Hulak
Blanche et Louise Lafarge
Harold Lechien
Guillaume Lo Monaco
Aurore-Caroline Marty
Mélissa Mariller
Florence Schmitt
Solarium Tournant x HHH
Louise Porte
Laura Pouppeville
Simon Lazarus
Léa Bouttier
Marine Zonca

Exposition soutenue par ATC Groupe

  • Commissariat Émilie d’Ornano
  • Scénographie Bella Bates
  • Scénographe lumière Mathilde Camoin

En partenariat avec l’école de design graphique ECV Paris, les étudiant•e•s ont été invité•e•s à se plonger dans les archives de KOMMET afin de concevoir une série d’affiches retraçant l’histoire du lieu. Le résultat a été visible sur les vitrines pendant le montage de l’exposition du 4 au 7 février 2024.

✹ Lancement du catalogue 2 x 7 + 3 x 14 = 5

L’ouvrage intitulé 2 x 7 + 3 x 14 = 5 permet à KOMMET de célébrer ces 5 premières années d’existence. Depuis 2019, le centre d’art mène de nombreux projets d’expositions, organise, accueille des évènements et développe de nombreuses actions en faveur des publics.

Ce catalogue rétrospectif compile 5 années d’activités foisonnantes !

Lien pour commander le catalogue

Conception graphique Guerillagrafik

Informations

  • NB : la jaquette et les stickers sont exclusifs à cette première édition
  • Couverture souple avec jaquette découpée
  • Nombre de pages : 228
  • 1 planche de stickers par édition (2 versions possibles)
  • Dimensions : 150 x 230 mm
  • Nombre d’exemplaires : 200
  • Langue : français
Vue de l’exposition collective Reliques sentimentales. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue de l’exposition collective Reliques sentimentales. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue de l’exposition collective Reliques sentimentales. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue du catalogue anniversaire 2 x 7 + 3 x 14 = 5. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue du centre d’art KOMMET lors des 5 ans. Crédit photo : Lucas Zambon
Vue du centre d’art KOMMET lors des 5 ans. Crédit photo : Lucas Zambon
Réalisation d’affiches par les étudiant•es de l’ECV Paris pendant le montage de l’exposition. Crédit photo : Lucas Zambon